Le gouvernement a fait appel au célèbre cabinet de conseil McKinsey pour l'aider à y voir plus clair en cette sombre période de crise sanitaire liée à la Covid-19. Selon des chiffres avancés en février 2021 par la députée Véronique Louwagie, la firme a passé des contrats d'un montant total de quatre millions d'euros avec le ministère de la Santé entre mars 2020 et janvier 2021, de quoi interroger sur l'influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques. Les sénateurs se sont saisis de l'affaire et ont interrogé mardi les dirigeants de l'entreprise.
Le cabinet a été mandaté par l'État pour gérer la logistique, le transport de vaccins ou pour aller chercher de bonnes idées à l'étranger. Une coup de main du secteur privé est parfois nécessaire pour gérer des crises massives, comme celle de la Covid-19. Le gouvernement assure d'ailleurs qu'il n'avait ni les compétences ni le nombre suffisant de fonctionnaires pour gérer la crise seul.
Le problème est que le recours à ces cabinets est systématique, comme le reconnaît d'ailleurs l'exécutif. "On paye des cabinets américains au lieu de développer notre savoir-faire. C'est absurde", a regretté sur notre antenne un haut fonctionnaire.
Soumis aux questions incisives d'une commission d'enquête du Sénat, les représentants de McKinsey ont cherché mardi à minimiser l'influence du cabinet de conseil sur la campagne vaccinale française contre le Covid-19. "Nous n'avons pas eu de rôle dans la définition de la stratégie vaccinale", a assuré Thomas London, le responsable du pôle Santé publique du bureau français de McKinsey.
Les explications des dirigeants du cabinet n'ont pas forcément convaincu les sénateurs. Mais la ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin promet d'économiser plusieurs millions d'euros en réduisant les dépenses de conseil de 15%.
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