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Coronavirus : la pandémie fait sombrer Cuba dans la détresse alimentaire

En pleine pandémie de Covid-19, Cuba lutte contre la famine : trouver de la nourriture est devenu une obsession pour les habitants.

En pleine pandémie, des Havanais font la queue pour acheter de la nourriture à La Havane à Cuba, le 22 mars 2021.
Crédit : YAMIL LAGE / AFP
Isabelle Choquet - édité par Camille Guesdon
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Cuba se bat contre la faim. La Havane n’est plus qu’une immense file d’attente, nous dit Le Figaro ce matin. Una cola en espagnol. Des colas, il y en a partout, même dans les quartiers un peu aisés, partout les étals sont vides. Il faut attendre des heures et des heures pour espérer acheter quelques centaines de grammes de riz ou du poulet, la seule viande disponible et encore, pas toujours. Trouver à manger, c'est devenu une obsession pour les Cubains, et une occupation à plein temps.

Un jour, à Cojimar, en banlieue, on annonce une distribution de café. Une femme houspille sa fille : "Cours, cours". Des dizaines de personnes se mettent à cavaler pour prendre leur tour, elles attendront trois heures pour rien, car ce n'était qu’une rumeur.

Le lendemain, au même endroit, une file d'une centaine de personnes récupère des cuisses de poulet rachitiques. "Il n’y en aura pas pour tout le monde, dit un habitant. Seulement pour ceux qui se sont levés à 4 heures du matin". 

Le marché noir prospère et les prix s'affolent

La Salsa, les parties de dominos arrosées au rhum c'est fini. Partout, des caissières désœuvrées gardent des boutiques désespérément vides. C'est à devenir fou. "J’ai rêvé cette nuit que j’étais dans une longue file d’attente, dit un père de famille, et que j’en repartais avec du poulet et de la bière. Mais ce n’était qu’un rêve". Généralement les Havanais sont dignes et disciplinés, maintenant ils se battent. Ils défient le couvre-feu. "J’ai vu des gens qui dormaient dans les arbres pour être les premiers servis le matin", dit Alejandro.

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Arrivent des bouteilles d'huile. On se les arrache pour mieux les revendre plus tard. C'est toujours pareil : la pénurie engendre la pénurie, le marché noir prospère et les prix s'affolent. Le peso cubain s'est effondré pour acheter des produits importés, il faut payer en dollar ou en euro. Officiellement, un euro vaut 27 pesos, mais ça c'est à la banque. Dans la rue, c'est le double. Avec la pandémie, les touristes ont disparu, les devises aussi. Ce qui est rare est cher. Avant la pandémie, Cuba devait déjà importer environ 70% de sa nourriture. Cela ne s'est pas arrangé. "Avec le virus, dit une Havanaise, le transport interprovincial est interdit. Alors on ne peut plus faire venir du café de l'Est où habite ma famille pour leur envoyer du savon en échange". 

Ceux qui le peuvent quittent le pays

Pour traquer les spéculateurs, le régime a lâché des miliciens dans les files d’attente, mais ils ne font plus peur. Récemment, un policier a été giflé par une femme excédée par des heures d'attente. Le peuple gronde, écrit le Figaro. Et il n’est pas le seul. Les artistes, les journalistes protestent ouvertement contre le régime. Une défiance amplifiée par les réseaux sociaux. Mais Twitter, ça ne remplit pas l'assiette. Alors ceux qui le peuvent quittent le pays. A regret souvent, comme Abelardo, un jeune universitaire en partance pour l'Espagne : "J’ai eu des propositions pendant trois ans pour travailler à l’étranger. Je les ai toutes refusées, dit-il, mais là c’est fini. On a des amis qui travaillent dans des plantations de fruits et légumes, d’autres dans des usines. Ils nous ont promis de nous aider à trouver un travail".

Même amertume pour Nadieska : "J’ai créé deux sociétés ici, dit-elle, au moment de l’ouverture avec Obama. J’avais l’espoir d’une vie meilleure. Finalement j’ai dû me séparer de mes entreprises et j'ai perdu tout mon capital. Je ne crois pas que Cuba, qui est mon pays, que j’aime, s’en sortira avant longtemps."  

Le règne des Castro s'achève. A 90 ans, Raul Castro va prendre sa retraite dans quelques semaines. Mais le socialisme à la cubaine va perdurer. Orlando, 82 ans, ne croit plus aux vieux slogans, "hasta la victoria siempre" : "Pour moi, dit-il, ce sera la résistance jusqu’à ce que je n’en puisse plus".

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