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Congrès bidonné ? L'heure est au Cluedo chez Les Républicains
Après la polémique, la droite se pose une question : comment "Libération" a eu accès au fichier des adhérents ? Attaque extérieure... ou intérieure ?
Valérie Pécresse à Ghisoni (Corse) le 3 février 2022
Crédit : PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
Libération a enquêté sur les adhérents Les Républicains inscrits pour le congrès qui a sacré Valérie Pécresse... "Manipulation de déstabilisation grotesque", riposte la candidate LR. Le parti a saisi le procureur de la République contre le journal.
C'est l'histoire d'un chien des Alpes-Maritimes nommé Douglas, qui s'appelle en réalité Clovis, de trois morts, d'adhérents étrangers d'Île-de-France visiblement pas très engagés dans la campagne de Valérie Pécresse... Accusations balayées par LR qui assure avoir exclu de la liste électorale 9.000 personnes qui ne respectaient pas les critères de sécurité du vote électronique, notamment les personnes décédées...
En clair, il a pu y avoir des adhérents fantoches mais ils n'ont pas pu voter, dit la droite.. "Faire des cartes, parfois limites, tout le monde le fait", confesse un cadre. Valérie Pécresse parle de "boules puantes" mais n'a pas évité un lapsus hier sur BFM : "La vérité sur ce scrutin, c'est qu'il y a moins de gens qui étaient inscrits que de gens qui ont pu voter", a-t-elle déclaré.
La droite se pose une question : comment Libération a eu accès au fichier des adhérents ? Forcément, l'heure est au Cluedo... Chacun sa théorie, plus ou moins farfelue : des membres de l'équipe de campagne accusent Guillaume Peltier, ancien vice-président de LR parti chez Éric Zemmour. Lui est formel : il n'a pas le fichier de la primaire. Un député envisage un "piratage". Un proche de Valérie Pécresse cible l'Élysée via le prestataire du vote électronique. "Comme si on avait besoin de taper la 5e dans les sondages", s'amuse un macroniste.
Le fait est que "beaucoup de gens ont les fichiers" grimace un membre de la direction de LR. Des cadres le disent : "Ça vient forcément de l'intérieur, pourquoi pas des perdants". Bref, l'heure est aux soupçons tous azimuts même si personne ne veut croire que quelqu'un de la famille joue à affaiblir Valérie Pécresse... Une affaire qui arrive dans une séquence déjà difficile pour la candidate. "Ça vole en escadrille", se désole un député. "On a les pieds dans le gaz de schiste et on creuse encore", se lamente un autre. Pendant qu'un élu blêmit en voyant la dynamique de Jean-Luc Mélenchon : "Il y a un risque qu'elle finisse derrière lui".
Le mercato continue
L'élu du jour qui suscite des doutes, c'est François Xavier Bellamy. Le député européen LR va-t-il parrainer Éric Zemmour ? La question taraude la droite... Des proches de l'ancien journaliste espèrent que François Xavier Bellamy va franchir le pas.
Le mercato du jour, c'est en macronie. L'ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement est en bonne voie pour soutenir Emmanuel Macron d'après l'Express. Côté PS, un proche du chef de l'État est formel : "Claude Bartolone, l'ancien président de l'Assemblée, et François Rebsamen, le maire de Dijon, ça arrive !". Mais le calendrier n'est pas arrêté. "Ils attendent qu'Emmanuel Macron soit candidat", explique un marcheur. Un dirigeant PS persifle : "Rebsamen n'existe aux yeux de Macron que parce qu'il a encore sa carte au PS, s'il était macroniste il ne pèserait rien !"...
Côté droit : l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin est dans l'antichambre. Il attend le programme du candidat. Et Valérie Pécresse n'espère même plus récupérer Renaud Muselier. Le président de la région paca a quitté LR mais n'a pas - encore ? - annoncé soutenir Emmanuel Macron... Le premier meeting du futur président candidat étant prévu à Marseille, il y aura peut-être une opportunité de ce côté-là.