C’est vraiment un très mauvais film, un gros navet, où absolument tous les acteurs cabotinent et interprètent leur plus mauvais rôle. Prenons le casting : députés, sénateurs, maires, conseillers départementaux, conseillers régionaux... Cela fait à peu près 42.000 parrains potentiels. Nous sommes à dix jours de la fin et vous savez combien ont renvoyé leur enveloppe ? 9.617 sur 42.000. Même pas 1 sur 4 !
Depuis François Hollande, le nom des maires est rendu public. Donc les trois quarts des gens qui sont élus au nom de tous ne veulent pas assumer
publiquement un parrainage qui n’est même pas un soutien formel ? À ce
tarif-là, on va finir par instaurer le vote à bulletin secret à l’Assemblée.
Pour les candidats, on ne va pas vous rejouer "Le lièvre et la tortue" mais une présidentielle c’est du sérieux, et ça se prépare. On en connait les règles. Au passage, celle des 500 parrainages existe depuis 1976. Certains passent des coups de fil, sillonnent le territoire depuis plus d’un an. Ça vous étonne que Christiane Taubira qui s’est lancée il y a un mois soit très loin du compte ? Moi pas vraiment.
Éric
Zemmour ? Son équipe raconte que cela marche dix fois mieux quand c’est lui
qui a certains maires au téléphone. Mais lui aussi, pour ménager son effet, ne
s’est lancé que fin novembre.
Marine Le Pen ? Elle a perdu une centaine d’élus aux dernières régionales. Autant de signatures faciles qui s’envolent. Mais elle n’a pas pour autant accéléré. "On a péché par excès de confiance", nous a même avoué un cadre du RN. Alors attention ! Est-ce que l’absence de Marine Le Pen ou d’Éric Zemmour serait un problème démocratique ? À l’évidence oui ! Mais ont-ils tout fait pour ne pas être dans cette mauvaise posture ? À l’évidence non !
La question n'est pas de savoir s'il s'agit du meilleur système ou non. On peut tout imaginer : un système de parrainages citoyens, ou un mix entre les citoyens et les élus, tant qu’on conserve un filtre pour ne pas avoir 200 candidats sur la ligne de départ.
Quel que
soit l’outil, il fera des mécontents, et certains pourront en tordre l’esprit,
ce qui est le cas aujourd’hui quand trois quarts des élus restent aux abonnés absents ou
que des partis font passer des consignes pour empêcher certains parrainages.
Mais de
manière très immédiate, il y a aussi une réalité politique. S’il veut arriver
en tête le 10 avril, Emmanuel Macron a plutôt intérêt à voir Éric Zemmour et
Marine Le Pen face à lui. Idem pour Valérie Pécresse si elle veut croire en ses
chances. Alors les
associations d’élus sont convoquées à Matignon jeudi. Quelque chose nous dit que
et les lièvres, et les tortues, finiront par se retrouver au générique du premier tour.
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