Témoins de la colère des agriculteurs, les points de blocage se multiplient en France. Une arrivée à Paris est d'ailleurs à craindre ce vendredi 26 janvier. Le président Macron, lui, se trouve en Inde, à plus de 6.000 kilomètres des barrages. Le chef de l'État a passé le plus clair de son temps, jeudi, avec le Premier ministre indien Narendra Modi.
Dans la soirée, il se trouvait dans l'avion de la République pour rejoindre la capitale New Delhi. 30 minutes de voyage et un échange téléphonique avec Gabriel Attal pour valider une par une les annonces faites par l'exécutif ce vendredi 26 janvier. "Il est associé aux arbitrages qui seront rendus", a expliqué l'un des conseillers de l'Élysée à RTL. Emmanuel Macron est donc très impliqué pour tenter d'apaiser la colère des agriculteurs.
Parmi les annonces, des réponses à effet immédiat seront apportées. Un geste d'abord sur le gasoil. En matière d'élevage, notamment pour les éleveurs de vaches et l'épidémie qui touche ces animaux, des aides supplémentaires pourraient être débloquées. Sur la question des revenus, le gouvernement compte notamment sur les négociations commerciales avec les industriels et la grande distribution.
L'exécutif va aussi tenter de répondre sur l'enfer administratif ou sur les normes environnementales. Mais là, cela prendra un peu plus de temps. Des engagements seront pris avec la mise en place d'un calendrier précis, a assuré l'entourage du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.
Au niveau de la sécurité, la direction nationale du renseignement territorial a annoncé mercredi une sorte de "mise en garde" assez directe lors d'un "point de situation". Une note confidentielle de quatre pages prévient d'un risque de débordement si le gouvernement ne fait pas de geste envers les agriculteurs.
Ces policiers qui sont chargés de surveiller et d'évaluer les mouvements sociaux n'annoncent pas le "Grand Soir". À ce stade, ils ne déclarent pas une jonction par exemple avec les Gilets jaunes. Mais ils s'inquiètent d'un débordement assez massif des syndicats agricoles, la FNSEA en premier lieu. Ils craignent en somme des actes isolés.
Si les annonces ne conviennent pas et que les agriculteurs roulent vers Paris, la réponse policière sera (grandement) modérée, sauf en cas de dégradations graves de bâtiments. La protection des lieux de pouvoir à Paris sera effectuée. En revanche, la préfecture de police de Paris ne veut pas dévoiler son dispositif.
Cette volonté de laisser-faire est avant tout politique. D'abord, parce que le mouvement des agriculteurs est très, très largement soutenu par l'opinion (82% des Français soutiennent le mouvement, selon un sondage RTL). Il y a par ailleurs un principe de réalité : des dizaines et des dizaines de blocage et des centaines de tracteurs, ça ne s'évacue pas comme ça ! Et puis les préfets comme les gendarmes connaissent les agriculteurs. Qui les informent la plupart du temps de leurs actions. Pour tout le monde, il vaut mieux que le mouvement reste encadré et maîtrisé par les syndicats.
La dernière raison est beaucoup plus politique : par le passé, Emmanuel Macron et son gouvernement ont déjà été accusés d'être déconnecté, élitistes. Laisser s'exprimer la colère, c'est montrer qu'on la comprend, dans un contexte où le RN est en tête des sondages pour les européennes de juin prochain.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte