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Canicule : pourquoi Sandrine Rousseau dit-elle qu’il fait 60 degrés en Espagne ?
Alors que la canicule fait rage dans le sud de l'Europe, Sandrine Rousseau a affirmé dans un tweet le 13 juillet qu'il "fait 60 degrés en Espagne". Ce qui s'avère imprécis.
Sandrine Rousseau, le 3 octobre 2022
Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP
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Il aurait fait 60 degrés en Espagne, selon la députée Sandrine Rousseau, élue de la neuvième circonscription de Paris et membre du groupe Nupes à l'Assemblée. Une telle température paraît très élevée, et plusieurs réponses au post de l'élue ont pointé une inexactitude.
En effet, cette information est incomplète. Il s'agit en réalité de la température au sol dans la région Estrémadure, mesurée par satellite dans le sud-ouest de l'Espagne et diffusée par l'observatoire européen Copernicus.
Dans l'air, en revanche, le mercure n'est montée "que" jusqu'à 45 °C à Loja ce mardi 11 juillet, selon des informations rapportées par Le Figaro.
De fait, treize des dix-sept communautés autonomes espagnoles ont été placées en "état de risque aux fortes chaleurs", y compris en "risque extrême" pour certaines, selon les indications données par Le Parisien. Le tout intervient dans un contexte de canicule qui dure depuis plusieurs semaines de l'autre côté des Pyrénées.
De vives réactions
Interpellée par l'activiste contre le réchauffement climatique "Bon Pote", l'élue a pourtant maintenu qu'il faisait bien 60 degrés en Espagne. Si elle a raison dans l'absolu, cette température est à remettre dans son contexte.
En effet, la température de l'air peut aller de 15 à 20 degrés en moins "suivant le type de sol et sa couleur", explique l'agroclimatologue Serge Zaka en réponse.
Il précise que cette mesure a été prise "par satellite", et "donne une information de la température de la surface du sol". Il ajoute : "La température ressentie dans l'air reste tout de même élevée, mais il est clair qu'elle n'atteint pas 60 degrés". La température au sol n'est pas nécessairement un très bon indicateur pour ce qui est de la chaleur perçue par les individus sur place.
Une stratégie "wake up" pour alerter sur l'urgence climatique
Dans une interview donnée à BFMTV le 17 juillet, Sandrine Rousseau assume sa stratégie de choc. Dans un premier temps, elle avait publié la carte de l'observatoire Copernicus qui montrait la zone en noir de la région Estrémadure où l'on peut voir qu'il faisait 60°C au sol. Elle l'a ensuite supprimée, dans l'optique de "réveiller" les gens "sur la gravité" du réchauffement climatique.
Elle explique avoir voulu "ouvrir le débat" avec ce tweet, rappelant que pour les travailleurs en extérieur, 60°C au sol sont des conditions très difficiles. L'environnement est aussi impacté par une telle température, ajoute-t-elle, comme les "plantes", les "animaux", ou les "enfants qui sont au ras du sol", sans oublier la menace que cela représente pour l'agriculture.
Comme le rappellent nos confrères du Parisien, la température la plus chaude de l'histoire a été enregistrée aux États-Unis, dans la vallée de la Mort, à hauteur de 56,7°C, le 10 juillet 1913. Récemment, 54°C ont été atteints en Californie, ce qui s'inscrit dans une hausse des températures à travers le monde. Les premiers jours de juillet 2023 ont été les plus chauds jamais enregistrés sur Terre, si l'on en croit les relevés météorologiques.
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