"C'est au-delà de ce que je peux supporter", l'émotion sur RTL d'une maire qui ne souhaite plus se présenter

À moins d'un an des municipales, les maires sont au bord de la crise de nerfs. Sursollicités, beaucoup d'entre eux se sentent dépassés par le travail et ne souhaitent pas se représenter. Selon une étude du Cevipof, 30% des maires sortants hésitent à se représenter, soit 7% de plus qu'en 2019. Patricia Rochès, maire de Coren-les-Eaux, dans le Cantal a déjà pris sa décision, elle ne se représentera pas aux municipales en 2026. 

"Je compte les mois", confie l'élue à RTL dépassée par "la quantité de travail à réaliser. "Toutes les semaines ou presque, vous avez un petit miracle à accomplir", explique-t-elle. Dans sa commune de 470 habitants, Patricia Rochès doit gérer une école et se repose sur cinq agents municipaux. "Vous avez un seul agent, par exemple, à l'école. Quand cet agent connaît quelques soucis de santé et qu'il faut le remplacer, on apprend le soir à 6h qu'elle ne sera pas là le lendemain matin à 7h", explique-t-elle. 

"Les sollicitations sont plus importantes", confie-t-elle. "C'est arrivé encore dernièrement, une fois par semaine, on nous appelle pour le même sujet. Alors qu'on travaille à régler le problème et ça ne va pas assez vite pour eux", ajoute-t-elle. 

Des mandats usant pour la santé

Selon une étude pour l'Association des maires de France, 8 maires sur 10 jugent leur mandat usant pour leur santé. Un constat que dresse aussi Patricia Rochès : "C'est aussi pour ça que je souhaite mettre un terme. Je sens que c'est au-delà de ce que je peux supporter", avoue-t-elle avec émotion. 

Malgré toutes ces difficultés, la maire ne regrette pas de s'être engagée en politique. "C'est une belle expérience vraiment. Ça va être difficile de me croire, mais j'invite tous ceux qui n'ont pas connu cette expérience d'élu à s'investir parce que vraiment, ce sont des choses assez extraordinaires. Mais en même temps, c'est effectivement trop pesant à un moment", confie-t-elle.