Municipales 2026 : seuls 42% des maires se disent prêts à se représenter

Selon une étude du Cevipof, 30% des maires sortants hésitent à se représenter, soit 7% de plus qu'en 2019. La difficulté de la fonction est notamment ressentie dans les plus petites communes, de moins de 500 habitants.

Une façade de mairie (illustration)

Crédit : FREDERICK FLORIN / AFP

Je m'abonne à la newsletter « Politique »

À moins d’un an des élections municipales de 2026, l'incertitude domine chez les maires de France. Une vaste enquête menée par le Cevipof auprès de 5.000 maires entre le 3 et le 31 mars 2025, vise à comprendre dans quel état d'esprit ceux-ci se trouvent à quelques mois de la fin de leur mandat.

Premier constat, 42% des maires déclarent être prêts à se représenter en 2026, soit légèrement moins qu'au mois d'octobre 2019 (48%), point de comparaison utilisé par l'étude. Si le pourcentage de maires fermement décidés à ne pas se représenter n'évolue pas (28%), le nombre d'indécis à quelques mois du scrutin augmente (30% aujourd'hui contre 23% en 2019).

Si les difficultés de la fonction sont indéniablement ressenties par les maires, en particulier dans les petites communes, le climat actuel n'est donc pas à une vague de renoncement déterminé, mais à une réelle incertitude qui ne traduit, en l'état, pas de déclin tangible de la démocratie locale.

La fatigue des maires des communes de moins de 500 habitants

Selon l'étude du Cevipof, la motivation à se représenter "est fortement corrélée à la taille de la commune". Plus de deux tiers des maires de villes de plus de 9.000 habitants (70%) se disent prêts à se présenter à nouveau en 2026. Les élus des communes de moins de 500 habitants ne sont que 37% à affirmer la même chose.

L'étude pointe un "écart significatif, révélateur de moyens inégaux, de charges administratives vécues comme écrasantes, mais aussi d’un isolement plus pesant dans les petites communes".

Un maire de l'Allier cité par le Cevipof déclare ne "plus compter les heures", "entre les appels le soir, les urgences du quotidien et les exigences réglementaires" et déplore n'avoir "plus de vie personnelle".

"Gestionnaire, animateur de territoire, manager, employeur, interface avec l’État, et en présence constante pour les administrés", les maires des petites communes doivent souvent faire preuve d'un dévouement total pour une reconnaissance moindre, voire une certaine hostilité de la part de certains administrés dont ils sont les interlocuteurs directs. Comme l'expliquait le maire d'un village à RTL à l'occasion du congrès des maires de France : "On est à portée d'engueulade".

Du manque de reconnaissance à l'augmentation des violences

Outre un manque de moyens, les maires interrogés déplorent également, pour 74% d'entre eux, une "trop forte exigence des citoyens". Selon le Cevipof, ce sentiment n'a rien de nouveau, mais "a pris un tournant inédit au cours de ce mandat en matière de violences à l’endroit des élus".

Ainsi, 61% des maires interrogés déclarent en avoir été victimes d'incivilités depuis 2020 36% disent avoir fait l'objet de menaces verbales ou écrites, 33% d'insultes et d'injures et 25% d'attaques sur les réseaux sociaux.

Face à une augmentation de l'ensemble de ces phénomènes, les maires interrogés déplorent une certaine solitude et un manque de soutien institutionnel.

L'équipe de l'émission vous recommande