Cyclone Chido à Mayotte : pourquoi le département porte-t-il ce nom ?
Mayotte est malheureusement dans l’actualité à cause du dévastateur cyclone Chido. Pour en savoir plus sur le 101e département français, il faut d’abord s’intéresser à son nom.
Une minute de silence a été observée à l’Assemblée Nationale, lundi 16 décembre, en hommage aux victimes du cyclone Chido à Mayotte. Mais d’ailleurs, pourquoi le département porte-t-il ce nom ?
Ce mot remonte au XVe siècle et dont l’origine est arabe, ce qui peut paraître géographiquement étonnant. Le premier homme à avoir cartographié Mayotte et une bonne partie de l’Océan Indien, était en réalité un navigateur arabe : Ahmed Ibn Majid. Ce dernier conduisait alors Vasco de Gama vers l’Inde et a baptisé l’île : Jazirat al Mawet.
Mawet a donc donné Mayotte. Jazirat veut dire “l'île” en arabe et Mawet est un mot malheureusement d’actualité ces jours-ci : la mort. Le navigateur lui avait donné ce nom effrayant en raison de la barrière de corail qui entoure l’île et qui était compliquée à franchir pour les navires qui ne connaissaient pas les passages pour atteindre le rivage. Ceux qui s’y frottaient s’y piquaient souvent et coulaient. D’ailleurs au fil des siècles, il y eut de nombreux naufrages aux abords de Mayotte.
“L’île hippocampe” ou “l’île aux parfums”
Devenue un point de ravitaillement sur la route de la soie, ce qui lui valut des surnoms un peu moins sinistres. Les navigateurs portugais l’avaient baptisée "l'île du Saint Esprit", du nom d’un des bateaux de la flotte lusitanienne à avoir accosté à Mayotte. Aujourd’hui on l’appelle "l’île hippocampe", parce qu’elle a la forme d’un petit cheval de mer la tête en bas.
L’hippocampe est d’ailleurs présent sur les armoiries de Mayotte. Comme la fleur qui lui vaut son autre surnom, "l’île aux parfums". Celle-ci vient de l’Ylang-Ylang, un arbre dont les fleurs servent, une fois distillée, à faire une essence utilisée dans les parfums. Notamment dans celui le plus vendu de tous les temps, le Chanel numéro 5.
À une époque, la culture de l’Ylang-Ylang représentait 10% de la surface agricole de Mayotte et presque 85% de ses exportations. Mais en 2011, quand l’île est devenue le 101e département français, elle a dû s’aligner sur le droit du travail français. Résultat, les exploitants comme Guerlain ont quitté Mayotte pour aller vers les Comores et Madagascar où l’on récolte aussi l’Ylang-Ylang, mais avec une main d’œuvre nettement moins chère.
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