C'est dans la semaine du 16 avril que Jean-Louis Borloo remettra son projet pour les banlieues. Jeudi 29 mars, nous recevions sur RTL le maire démissionnaire de Sevran, Stéphane Gatignon, qui, après dix-sept ans de mandat, a décidé de raccrocher. Il dénonce "l'abandon de l'État". Pour lui, le rapport Borloo c'est le "plan de la dernière chance".
Un maire qui démissionne tout juste avant l'annonce d'un plan banlieue de la dernière chance, avouez qu'on fait mieux comme promotion ! Cela dit, un maire qui démissionne alors qu'un plan banlieue est annoncé, ça montre aussi l'urgence, le dépit, le dégoût aussi de ces élus qui voient la situation se dégrader. D'ailleurs dans la foulée de la décision du maire de Sevran, plusieurs maires ont exprimé leur colère. Ils sont usés, complètement à bout.
Rappelez-vous qu'ils avaient l'intention de faire une grève de la faim au moment de la rentrée parlementaire, à l'automne dernier. C'était après les annonces de suppression des contrats aidés et de la baisse des APL. C'est là que certains élus étaient allés chercher Jean-Louis Borloo.
Borloo a l'avantage d'avoir la casquette de la rénovation urbaine (de Valenciennes, la ville qu'il avait dirigée), du ministère de l'Écologie (qui est un ministère transversal, où se mêle les sujets de logement, santé, transports, etc.) et du plan banlieue de 2005, qui avait été mis en place après les émeutes.
Maintenant, Jean-Louis Borloo va rendre un rapport. Il a fait un diagnostic, avec des pistes. Mais il n’est pas là pour faire. C'est au Président Macron de faire.
Comme dit Jean-Louis Borloo, la banlieue c'est 1.500 quartiers en France. Autant de quartiers dans lesquels il y a moins de police, et pas de police d'investigation, moins de médecins, moins de magistrats, quatre fois moins de crèches, des profs qui sont des premiers postes donc mal payés et pas expérimentés.
La banlieue c'est là où l'on installe les droits d'asile, les hôtels sociaux. C'est là où seulement 28% des femmes ont le permis de conduire, contre 70% dans toute la France. Et puis c'est 300.000 jeunes de 16 à 24 ans qui n'ont ni école, ni emploi, ni formation.
On a mis beaucoup d'argent dans les banlieues. Et puis on en a mis de moins en moins. On a même reculé : je vous le disais moins de policiers, moins de services publics. Les dotations aux collectivités ont baissé. Sauf que depuis 2005, la situation s'est détériorée. Le climat s'est gravement tendu. La délinquance ne s'est pas calmée et l'islamisme radical est monté en flèche.
Comme le dit Jean-Louis Borloo - mais il n'est pas le seul -, "ce sont des territoires qui concentrent toutes les difficultés". Il ajoute : "Quand je vois toutes ces petites associations qui abandonnent parce qu’elles n’ont plus de fric, et les salafistes qui prennent le relais, je me dis que ça va mal tourner".
Jean-Louis Borloo ne dit pas "plan de la dernière chance", comme Stéphane Gatignon. Il y va plus fort. Il dit : "Ce plan doit avoir un effet de blast", comme une explosion. Parce que sinon, dit-il, "en 2020 aux municipales, vous aurez des listes communautaires qui imposeront la 'charia municipale'".
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