En Direct
2 min de lecture
Des fleurs et un portrait du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame devant la gendarmerie de Carcassonne, le 25 mars 2018
Crédit : AFP / ERIC CABANIS
Je m'abonne à la newsletter « Politique »
Le Président Macron rendra un hommage national dans les prochains jours au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, mort en héros vendredi 23 mars. Le gendarme de 45 ans avait échangé sa place avec une cliente du Super U de Trèbes, dans l'Aube, pour pouvoir négocier avec le jihadiste.
Dans cette affaire, s'il y a un point qui ne se discute pas, c'est le courage de cet homme (n'en déplaise à quelques abrutis). Alors on a tout dit de son expérience, de sa nature, de sa personnalité, de son sens du sacrifice, qui fait qu'il n'a pas hésité une seconde à sauver une otage et tenté de sauver les autres.
Moi ce qui m'a frappée, ce sont les mots prononcés dimanche 25 mars par l'évêque de Carcassonne citant l'Évangile, et qui résonnent encore maintenant. L'Évangile dit : "Il vaut mieux qu'un seul meure pour le peuple, et que la Nation ne périsse pas".
Ça vous savez, on le retrouve dans les trois religions monothéistes. Chez les musulmans, c'est la sourate 5 verset 32 du Coran qui dit : "Quiconque fait don de la vie c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes".
Dans le Talmud, cela donne : "Qui sauve un homme sauve l'Humanité". Vous vous rappelez peut-être que c'était la phrase qui était écrite en exergue dans le film La Liste de Schindler de Steven Spielberg. Ce n'est pas inutile de le rappeler.
Mais cela vient nous rappeler aussi que la guerre contre le terrorisme n'est pas finie. Ce n'est pas parce qu'on gagne des batailles contre Daesh en Syrie et en Irak, qu'on vient à bout chez nous en France de ces délinquants-jihadistes. D'autant que cette guerre qui se joue là-bas les conforte dans l'esprit de martyrs et les pousse à passer à l'acte, en groupe, à deux ou même seul.
On voit bien que Daesh revendique des actions dont il n'a absolument pas connaissance. Il faut malheureusement garder en tête ce que disait Manuel Valls : "Il va falloir s'habituer à vivre avec cette menace".
Cette région de Carcassonne, je la connais bien. Ce sont des coins paisibles, des petites villes calmes. La campagne autour de Carcassonne est d'une beauté. Mais c'est comme partout. Il existe des poches de pauvreté, des cités. Alors à Carcassonne, c'est à plus petite échelle si l'on compare aux cités de Paris, de Lyon ou de Marseille. Mais elles produisent le même type de délinquance, et les mêmes foyers d'islamisme.
Par ailleurs, laissez-moi vous rappeler que Lunel (petite ville à côté de Montpellier), où les immeubles des cités ne dépassent pas quatre étages, est la ville de France qui a envoyé le plus de jihadistes en Syrie ou en Irak. Autant que Trappes, dans les Yvelines.
Si vous voulez, le terrorisme ce n'est pas que pour les grosses villes. Les grosses villes sont le plus souvent la cible de réseaux, de cellules plutôt organisés. À l'inverse, ailleurs dans des endroits plus reculés, à Carcassonne ou à Trèbes, comme à Saint-Étienne-du-Rouvray, on peut avoir des jihadistes isolés, désorganisés. Et plus ils vont être désorganisés, plus ils vont s'en prendre à des lieux proches de chez eux.
Ce qui fait craindre évidemment que la peur gagne du terrain, que les gens ressentent de plus en plus le danger potentiellement autour d'eux.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte