Le gouvernement a présenté sa reforme de l’Assurance chômage. L’un des plus virulents opposants a été Laurent Berger. Le leader de la CFDT a dénoncé une réforme "injuste", "inique", avant d’appeler à manifester.
C’est assez frontal, lui que l’on connaît plus pondéré et réformiste. On ne s’attendait pas à le voir monter si violemment. On s’attendait bien sûr à le voir réagir au durcissement des conditions d’indemnisation mais pas forcément sur ce ton. Ce n’est pas tous les jours que la CFDT appelle à descendre dans la rue, en général ce ne sont pas eux qui battent le rappel pour les défilés.
Cela dit, le cheval de bataille de Laurent Berger c'est la précarité et sa crainte c’est qu’avec cette réforme, l’accès aux allocations chômage soit rendu plus difficile à ceux qui sont déjà les plus éloignés de l’emploi. Le risque c’est de fragiliser plus encore les catégories pour lesquelles le retour à l’emploi n’est pas si facile.
Il y a donc un vrai désaccord de fond et Laurent Berger est dans son rôle. Ensuite, il y a sans doute une frustration : celle de ne pas avoir réussi à négocier avec le patronat et à laisser finalement le gouvernement s’emparer du sujet. Ils ont eu 5 mois pour discuter avec les partenaires sociaux, et n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente. Peut-être qu'il s’en veut un peu, lui dont on loue en général les qualités de négociateur.
Et puis dans les relations sociales entre syndicats et gouvernement, il y a toujours un jeu de rôle. Ça fait partie de la théâtralité sociale. On entend souvent parler de la politique de la chaise vide ou de tel syndicat qui a quitté la réunion. Et dans un autre registre, on a l’expression de la colère. Encore une fois, il ne nous a pas habitué à ça mais il fallait qu’il marque le coup.
Sans doute se dit-il qu’entre le plan qui vient d’être annoncé et la publication des décrets fin juillet il y a peut-être encore un peu de grain à moudre. Peut-être se dit-il qu’il faut tenter jusqu’au bout d’obtenir des contre-parties.
Mais il y a deuxième pari. Il ne vous a pas échappé qu’on est dans une période où une réforme en appelle une autre..Après celle de l’assurance chômage, il y aura la réforme des retraites en septembre
Laurent Berger se positionne donc durement dès aujourd’hui sur le chômage pour prévenir, pour dire "attention, là on ne peut pas vous empêcher de faire votre réforme mais en septembre, on sera là. Et en septembre ce ne sera pas par décret, en septembre ça passera par le parlement". Autrement dit, la vraie bagarre ce sera la réforme des retraites, à la rentrée.
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