- 29m39s
2 min de lecture
ÉDITO - Législatives 2024 : pour Matignon, "Laurent Berger coche beaucoup de cases", note Alba Ventura
Raphaël Glucksmann verrait bien Laurent Berger, ancien patron de la CFDT, devenir Premier ministre en cas de succès de la gauche aux élections législatives.
Laurent Berger, le 3 janvier 2023
Crédit : THOMAS SAMSON / AFP
Raphaël Glucksmann a lâché un nom qui a surpris tout le monde pour la campagne des élections législatives à gauche. La tête de liste du camp PS-Place publique aux dernières européennes a proposé Laurent Berger. L'ex-figure de la CFDT est une personnalité classée à gauche avec une fibre sociale réformiste. Laurent Berger n'est pas un agité, même s'il s'est illustré très fermement contre la réforme des retraites.
Ce n'est pas un hasard si son nom est proposé par Raphaël Glucksmann et aussi par Carole Delga, par exemple. La présidente de la région Occitanie, ancienne ministre de François Hollande, connaît bien l'ancien patron de la CFDT. Il coche beaucoup de cases, comme il n'appartient à aucun parti. Il élargit les perspectives. La gauche se dit ouverte aux syndicats, aux associations. Bref, elle veut aller au-delà des partis ou des mouvements purement politiques.
Puis, quand on a été syndicaliste comme lui, on est quand même ancré dans le monde du travail. Laurent Berger a, par ailleurs, beaucoup planché sur d'autres dossiers comme la transition écologique, la solidarité, le logement. Il n'a pas qu'un profil de militant du monde syndical. Mais, quelle gauche pourrait-il réunir sous son nom ?
On a bien compris qu'à La France insoumise, on n'est pas du tout acheteur d'un Premier ministre comme Laurent Berger. Le parti n'est pas la tasse de thé du syndicaliste. Mais est-ce que le nom de Laurent Berger peut faire un large rassemblement à gauche ? Autre problème, il a un gros contentieux avec Emmanuel Macron. Il s'est durement opposé à la réforme des retraites.
On n'avait jamais vu Laurent Berger dans un tel état d'exaspération. Est-ce que le président de la République pourrait approuver son nom pour Matignon ? Et lui-même, pourrait-il passer deux ans et demi avec Emmanuel Macron au Conseil des ministres. En-a-t-il vraiment envie ? Laurent Berger n'a rien dit depuis que son nom a été cité alors qu'il aurait été très facile de démentir.
