Un homme employé par une entreprise de nettoyage dans un parking du Palais Bourbon, "à 150 mètres de l'hémicycle", a vu son engin se "retourner sur lui dans un des parkings de l'Assemblée" samedi 9 juillet dernier, a expliqué le député Alexis Corbière. L'homme de 49 ans est décédé trois jours plus tard, mardi 12 juillet.
Le lendemain, l'Assemblée nationale a eu une minute de silence. Les députés ont souhaité attirer l'attention sur les accidents du travail qui touchent des centaines de milliers de personnes chaque année en France. "Je voudrais que cette mort terrible ne soit pas banalisée. Quand une femme ou un homme meurt au travail, ça n'est pas quelque chose d'acceptable", a lancé le député de La France Insoumise Alexis Corbière à l'ouverture de la séance.
L'élu de Seine-Saint-Denis a eu "une pensée pour l'homme, sa famille, ses collègues" et "pour tous ceux qui travaillent ici". Des centaines de personnes "meurent au travail" chaque année, a-t-il rappelé. Quelque 540.000 personnes ont été victimes d'accidents du travail en 2020, dont 550 mortels - hors accidents de la route -, selon le ministère du Travail. Ce chiffre ne baisse plus depuis 2010.
Après le moment de recueillement à l'initiative du député insoumis, Éric Woerth (Renaissance), un des trois questeurs de l'Assemblée, chargé de la gestion de l'institution, a indiqué qu'une enquête de police était en cours et que les dirigeants de l'entreprise avaient été rencontrés. La famille de la victime, au Mali, est difficile à joindre, a-t-il précisé.
Le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal, présent pour défendre un texte budgétaire, a rendu "hommage" à cet homme et exprimé "la solidarité" du gouvernement. Dans l'attente des conclusions de l'enquête, les engins du type de celui utilisé ont été interdits sur les rampes des parkings de l'Assemblée.