"Apeurés par le populisme, nos dirigeants de droite se sont coupés du peuple", constate Guillaume Roquette

"Est-ce que vous imaginez Alain Juppé ou François Fillon dire à leurs électeurs : 'Si vous votez pour moi, votre femme aura de plus gros seins et vous aurez une chance de gagner une BMW ?'", s'exclame Guillaume Roquette. Il note que c'est avec des provocations de cet acabit que Boris Johnson - "Boris le bouffon", comme l’appellent les journaux anglais - s’est fait élire député du parti conservateur, avant d’enlever la mairie de Londres aux travaillistes. "C'est en même temps un provocateur et un vrai rebelle, puisqu'il s’oppose depuis dimanche à la fois au premier ministre Cameron et aux banquiers de la City (alors qu’il est leur maire) en militant pour une sortie de son pays de l’Union européenne", poursuit le journaliste.

"C’est le même cocktail détonnant que l’on retrouve chez Donald Trump, qui est en tête dans la course à l’investiture républicaine : il mélange dans sa campagne les propositions radicales, sur la fiscalité ou l’immigration, et les allusions graveleuses notamment à propos de son adversaire démocrate Hillary Clinton", décrypte Guillaume Roquette.

"Nos responsables de la droite française sont sans doute plus délicats que Boris Johnson, mais à force d’avoir peur du populisme, ils se sont largement coupés du peuple", constate le journaliste.