"Trop de militants avec des discours de haine". Agnès Buzyn estime que Marine Le Pen doit "faire le ménage" au sein du Rassemblement national si elle veut être "crédible" sur l'antisémitisme.
Sur Radio J, la ministre des Solidarités et de la Santé estime que l'on "ne peut pas lutter contre l'antisémitisme de façon cohérente si on ne fait pas le ménage dans son propre parti". Elle avait tenu des propos dans la même veine la semaine dernière, expliquant que Marine Le Pen "mangeait à tous les râteliers", ce qui avait fait bondir la présidente du Rassemblement national.
Celle-ci avait alors indiqué qu'elle comptait porter plainte contre la ministre, jugeant ses propos "infâmes". Alors qu'on lui demandait si tel avait été le cas, Agnès Buzyn a répondu : "Elle n'a pas porté plainte et je ne pense pas qu'elle portera plainte". Est-ce qu'elle pense que "Marine Le Pen est antisémite ?" "Non, je ne sais pas, je n'ai pas de raison de le penser particulièrement", a répondu la ministre. "Son père l'est, ça c'est sûr, elle, je n'ai pas d'avis", a-t-elle dit. "Elle n'a jamais dérapé ou prononcé de parole antisémite, donc non", a-t-elle indiqué au micro de RTL, mardi 26 février.
Agnès Buzyn a été interrogée aussi sur les propos de Jean-Luc Mélenchon après les insultes proférées par des "gilets jaunes" à l'encontre de l'intellectuel Alain Finkielkraut. Le patron des députés la France insoumise avait tweeté : "Conscient de l'instrumentalisation de l'antisémitisme je crois aussi qu'il ne faut jamais laisser passer le racisme. Autour de Finkielkraut, il y avait aussi des 'gilets jaunes' qui voulaient le défendre et s'opposer à l'attaque. Je suis avec eux".
Selon Agnès Buzyn, "il n'y a pas d'instrumentalisation, et encore moins de ma part, vraiment, oser dire en ce qui me concerne, avec le passé de ma famille, que je pourrais instrumentaliser l'antisémitisme, je n'en ai jamais fait un cheval de bataille", a-t-elle dit.
Née dans une famille juive, Agnès Buzyn est la fille de la psychanalyste Etty Buzyn, enfant cachée dans l'Ain durant l'Occupation, et du chirurgien orthopédique Elie Buzyn, survivant du camp d'Auschwitz. "J'aurais aimé que Jean-Luc Mélenchon (...) prenne une position claire, ouverte sur l'antisémitisme", c'est-à-dire qu'il "dénonce des actes sans rajouter un 'mais' derrière", a-t-elle souligné.
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