Anne Hidalgo peut-elle redorer son image, après la polémique sur son voyage à Tahiti ?

Un mélange vie privée, vie professionnelle qui ne passe pas. Depuis plusieurs jours, Anne Hidalgo est empêtrée dans une polémique, à la suite de son voyage à Tahiti. La maire socialiste de Paris s'y est rendue pour visiter les installations des épreuves de surf pour les Jeux Olympiques. Mais une fois sur place, elle ne s'y est pas rendue.

"C'est un peu un voyage qui se trimballait dans l'agenda de la maire depuis plusieurs années", raconte Laurent Telo, journaliste au Monde et auteur du livre Voyage au bout de la gauche (Stock). De façon assez opportune, elle a accolé ce voyage officiel avec un voyage privé de quinze jours, car sa fille, mariée à un enseignant, a été muté à Tahiti, au début de l'année scolaire", ajoute le journaliste. 

Malgré la polémique, "Anne Hidalgo affirme encore aujourd'hui qu'il n'y a pas de sujet et que ce sont encore des attaques illégitimes contre elle", nous raconte Charlotte Chaffanjon, journaliste à Libération, à qui un très proche de la maire a confié être "assez embarrassé". "Le problème, c'est que personne n'ose lui dire que certaines questions sont légitimes. On est un peu dans cette ambiance de plomb, à la limite de l'omerta", explique-t-elle.

"Ses proches ont tenté de la dissuader"

Selon Laurent Telo, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle avait été avertie par ses proches que ce voyage pourrait nourrir les critiques. "C'est bien elle qui a décidé de maintenir ce voyage, indique le journaliste au Monde. Ses proches ont tenté de la dissuader", explique-t-il. 

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Selon France Info, la commission de déontologie de la mairie de Paris a indiqué qu'aucun fonds public n'a été utilisé à des fins privées dans cette affaire. "Ce n'est pas la fin de la polémique", selon Charlotte Chaffanjon. "Cette semaine se tient le Conseil de Paris et l'opposition, à commencer par Rachida Dati, la maire LR du VIIᵉ arrondissement de Paris, a bien l'intention d'en profiter pour mettre la pression sur Anne Hidalgo", explique la journaliste de Libération. 

Son score à l'élection présidentielle ne l'aide pas à répondre favorablement à une troisième campagne municipale.

Laurent Telo, journaliste au "Monde" et auteur du livre "Voyage au bout de la gauche"

La guerre est officiellement déclarée entre Rachida Dati et la maire de Paris. "On est déjà dans la campagne pour les élections municipales de 2026 et ça renforce évidemment sa motivation et son énergie à pilonner sans cesse et sans fatigue Anne Hidalgo", ajoute-t-elle. "C'est une espèce de pièce de théâtre ininterrompue où les deux personnalités politiques se renvoient la balle. Rachida Dati travaille beaucoup ses punchlines, donc ça donne une espèce de connotation assez théâtrale aux événements", estime Laurent Telo.

Est-ce que la façon dont vont se dérouler les Jeux Olympiques peut déterminer la suite de la campagne pour les municipales, voire le choix d'Anne Hidalgo d'être candidate à un nouveau mandat ? "Il y a une usure certaine. Son score à l'élection présidentielle ne l'aide pas à répondre favorablement à une troisième campagne municipale. Je pense qu'elle a envie de tourner la page, tout simplement. Et personnellement, je ne pense qu'elle ne se représentera pas", explique le journaliste. 

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