La ville de Kiev a connu unnouveau bain de sang après des affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre. Les ministres européens des Affaires étrangères se retrouvent ce jeudi 20 février, à Bruxelles, pour envisager des sanctions contre l'Ukraine. Certains reprochent à l'Europe sa timidité sur ce dossier.
La crise en Ukraine dure depuis trois mois. Si on avait eu envie d'intervenir, on aurait pu le faire. En trois semaines, il y a eu cinq morts et on en dénombre 25 pour la journée d'hier. Alors on assiste à la grande scène diplomatique, à un déploiement général parce que l'opinion est choquée, parce que Kiev est à feu et à sang.
Les Européens font de la politique. A Paris, François Hollande et Angela Merkel ont fait le minimum qu'ils pouvaient faire au lendemain d'un massacre, c'est-à-dire mettre la pression. Ils ont tous deux condamné des "actes inadmissibles", en réclamant des sanctions envers l'Ukraine. Concrètement, les ministres des Affaires Européennes vont se réunir et vont envoyer trois d'entre eux, dont Laurent Fabius, à Kiev dans la journée, pour tenter de dialoguer.
Il aura fallu trois mois et un état de quasi guerre civile pour que l'Europe monte au créneau. Mais c'est toujours la même chose avec l'Europe, on ne le découvre pas. L'Europe est lente. Le cas de l'Ukraine ne pourra pas se régler en une journée à Bruxelles. Sans compter qu'en Europe, il y a 28 pays et pas un qui pense la même chose.
C'est pour cela qu'ils n'arrivent pas à dire s'il faut s'en mêler ou pas. Comme toujours, on va se mettre d'accord sur le plus petit dénominateur commun et ce n'est pas cela qui va faire reculer le Président ukrainien.
L'Ukraine doit-elle craindre des sanctions ? Tout le monde le dit en coulisses : les sanctions ne servent à rien. Jamais, le président ukrainien ne sera sanctionné. Alors, on aborde la piste des sanctions financières. C'est ce qu'on avait entendu à propos de la Syrie. Et à l'époque, c'est Vladimir Poutine qui se mettait en travers de la route.
Comme par hasard, on retrouve d'ailleurs le même protagoniste en Syrie et en Ukraine : Vladimir Poutine, qui protégeait Bachar Al-Assadcomme il refuse de laisser l'Ukraine se tourner vers l'Europe. Vous l'aurez compris, on ne va pas déclarer la guerre à l'Ukraine parce qu'on ne va pas déclarer la guerre à Poutine.
Quand François Hollande et Angela Merkel disent qu'ils sont d'accord pour des sanctions, c'est une menace. Mais ils savent très bien que ça ne résorbe rien. Ils savent très bien qu'il ne faut pas se fâcher avec Vladimir Poutine. C'est même avec lui qu'il faut traiter et c'est pour cela qu'Angela Merkel lui a téléphoné hier soir.
Il ne faut pas oublier une chose importante : la majorité des pays européens veulent bien signer des accords avec l'Ukraine, mais pas l'intégrer. Non, ils ne veulent pas que l'Ukraine devienne le 29ème pays de l'Union européenne.
Quand Nicolas Sarkozy était intervenu au moment de la crise en Géorgie en 2008, ce n'était pas tout à fait la même histoire. Mais c'est vrai qu'à l'époque, tout le monde le reconnaît, c'est l'activisme de l'ancien chef de l’État qui avait évité que les européens ne se divisent. C’était lui qui présidait l'Union européenne à ce moment-là, dans le cadre de la présidence tournante.
Il avait permis aux Européens de trouver une position commune pour empêcher l'assaut des chars russes. Personne n'avait perdu la face, ni Poutine, ni la Géorgie. Et Nicolas Sarkozy disait qu'il avait évité la guerre. Contrairement à l'Ukraine, la Géorgie a signé des accords de coopération avec l'Europe.
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