Le Front national a réalisé dimanche 23 mars son plus fort score historique à des municipales. On compte pour l'heure une municipalité FN :Hénin-Beaumont. Le parti de Marine Le Pen est en tête dans six autres villes. Une surprise ? Pas franchement.
Quand on a suivi sérieusement le parcours du FN depuis plusieurs mois maintenant, ce n'est pas étonnant qu'il se retrouve avec des scores aussi élevés. Hénin-Beaumont, c'est le laboratoire du Front national. Depuis quelques années, Marine Le Pen et Steeve Briois labourent chaque parcelle. Il n'y a pas un centimètre carré qui leur ont échappé dans ce territoire. Il n'est donc pas étonnant que le FN l'emporte au premier tour.
Il faut se souvenir des élections partielles. Et notamment le rappel à l'ordre de la, en octobre dernier. Le FN l'avait emporté haut la main, avec près de 54% des voix. C'était la première fois qu'on avait la preuve que le Front national pouvait ravir une élection.
Chaque fois, le FN a progressé. Il fait même une percée dans l'ouest de la France, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. À Lorient, il triple son score, et il est présent au second tour à Saint-Brieuc. À Lille, la ville de Martine Aubry, le FN passe de 5,6% en 2008 à 17% aujourd'hui.
L'actualité a fait le reste : une courbe du chômage toujours pas inversée, un pouvoir d'achat en berne, des affaires en tout genre. Sans oublier ce sentiment d'abandon, très présent chez les Français. C'est le cocktail qui permet désormais au FN de s'implanter localement.
On ne peut toutefois parler de triomphe. D'abord pour une raison simple : le FN n'est pas présent partout. On ne peut donc pas parler de raz-de-marée. En revanche, là où il s'est présenté, on peut dire qu'il a fait des percées spectaculaires.
C'est le cas à Marseille, où le FN arrive en deuxième position, devant le candidat socialiste Patrick Menucci. Il vire aussi en tête à Perpignan, Béziers, Avignon, Fréjus, Forbach ou encore Tarascon. Ce ne sont pas que des petites villes.
Marine Le Pen a réussi la première manche de son pari. Franchement, on entendait dire que l'abstention était de nature à pénaliser le FN et que le scrutin municipal n'était pas sa tasse de thé. Elle a fait mentir tous ces préjugés. Surtout, le FN est en mesure de gêner la droite au second tour.
Cela peut atténuer la fameuse "vague bleue". Cela peut même gâcher la fête des ténors de l'UMP, très clairement. C'est la raison pour laquelle on n'a pas entendu le patron de l'UMP, Jean-François Copé, pousser la chansonnette dimanche soir. Si l'on regarde les chiffres bruts, c'est l'UMP qui est en tête et qui progresse par rapport à 2008.
Il y a plus d'une centaine de triangulaires qui se profilent. La droite sait qu'elle peut trébucher. Le FN peut priver l'UMP d'une partie de ses victoires. Sans compter qu'on ne sait pas comment sur le terrain l'UMP va se comporter avec le FN : y aura-t-il des alliances ? "Ni désistement, ni alliance" : c'était le mot d'ordre dimanche de François Fillon. Sera-t-il respecté ?
En 1995, les triangulaires ont permis au FN d'emporter des villes comme Toulon, Marignane et Orange. Mais les triangulaires peuvent aussi avoir un effet pervers. Toujours en 1995, elles avaient donné trente victoires à la gauche. Voilà pourquoi l'UMP ne peut se réjouir. Non seulement il n'y a pas de "vague bleue", mais le FN pourrait être une digue pour le PS.
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