Alain Duhamel : "Les circonstances actuelles jouent en faveur du Front National"

L’Assemblée Nationale a voté dans son écrasante majorité pour le prolongement de trois mois de l’état d’urgence en France. Un tournant sécuritaire majeur, aux yeux d’Alain Duhamel qui considère ce pas comme "l’équivalent du tournant économique qu’avait pris François Mitterrand en 1983”.

Le groupe socialiste vote quasi unanimement pour le prolongement pendant trois mois d’un état d’urgence qui normalement "le hérisse et le révulse". Car dans la balance compliquée entre liberté et sécurité, l'éditorialiste rappelle que "les socialistes ont toujours penché pour la liberté, contrairement à la droite". Évidemment, des hommes de gauche ont déjà manifesté leur poigne sur des questions sécuritaires. Alain Duhamel énumère les politiques de Clémenceau, Guy Mollet, Joxe… Il n’empêche que cette loi implique un “arsenal juridique et pratique beaucoup plus puissant que celui dont disposait Nicolas Sarkozy". Il souligne qu'il s’agit ni plus ni moins "d’une conversion". "Cette gauche sécuritaire prend à contrepied les Républicains", abasourdis d’où leur attitude chahuteuse ces derniers jours.

On se demande si les dieux n’ont pas pris leur carte au Front National… à moins que ce ne soit le diable.

Alain Duhamel

L'opposition se rend bien compte que l'électorat ne demande qu’une chose : de la sécurité. Peu importe qui l’applique aujourd’hui. Selon l'éditorialiste, la crainte des Républicains reste celle d’être les perdants, face aux socialistes qui peuvent gagner des points dans la gestion de cette crise et face au Front National qui risque de continuer à rassembler.

Selon lui, "la logique voudrait que le parti frontiste sorte renforcé de cette épreuve. Voilà pourquoi Marine Le Pen a réagi ces derniers temps, avec modération, ce qui n’est ni dans ses habitudes, ni dans son tempérament". Il termine en soulignant que les circonstances actuelles "jouent bien en faveur" du parti frontiste (la crise économique, la peur, le déclassement…). "On se demande si les dieux n’ont pas pris leur carte au Front National… à moins que ce ne soit le diable."

À écouter aussi

RTL Midi

LE PEN - Une cérémonie à Paris avec des profils que le RN aurait préféré ne pas voir

16/01/2025 à 12:40 - 02m04s