Emmanuel Macron, Jean Castex, Marlène Schiappa... Le président et le gouvernement serrent les rangs autour de Gérald Darmanin. Accusé de viol, le maire de Tourcoing fait l'objet de vives critiques depuis sa nomination à la tête du ministère de l'Intérieur.
"Je fais l'objet d'une calomnie, je ne souhaite à personne d'être accusé à tort et je ne souhaite même pas à mon pire ennemi d'être victime de la chasse à l'homme à laquelle je suis aujourd'hui l'objet", a déclaré Gérald Darmanin sur Europe 1. Le ministre a rappelé que trois décisions de justice "ont conclu à l'absence totale d'infraction" et a estimé que les critiques et polémiques le visant étaient sous-tendues par "des raisons politiques" qui chercheraient "à affaiblir (...) le gouvernement du président de la République".
Quelques jours plus tôt, Emmanuel Macron avait été interrogé sur la nomination du nouveau ministre de l'Intérieur, à l'occasion de l'entretien du 14-Juillet. Tout en indiquant respecter la colère féministe, le président de la République s'est dit "garant" de la présomption d'innocence. Le président va ensuite déclencher une nouvelle polémique en déclarant : "Il y a aussi une relation de confiance, d'homme à homme, de président de la République à ministre nommé, sur la réalité de ces faits et leur suites".
L'emploi de l'expression "d'homme à homme" a déclenché de vives réactions sur les réseaux sociaux. La sénatrice de l'Oise et ancienne ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes sous François Hollande Laurence Rossignol a dénoncé les propos du président de la République en postant un message ironique sur Twitter.
La militante féministe Caroline de Haas estime qu'"Emmanuel Macron a placé Gérald Darmanin comme une victime, on marche sur la tête". Sur Franceinfo, elle ajoute : "C'est incroyable que le président de la République, qui a nommé un gouvernement très politique, se place uniquement sur le terrain judiciaire".
L'ancienne ministre du Logement Cécile Duflot a aussi fustigé les propos d'Emmanuel Macron sur Twitter. "Peut-être même que ce choix signifie ce que l’on entend à bas bruit : une sorte de "ras le bol" malsain de #MeeToo alors même que chaque semaine presque charrie une nouvelle histoire qui l’explicite", a-t-elle écrit.
Selon le site du Larousse, l'expression "d'homme à homme" signifie : "En toute sincérité, sans aucune arrière-pensée et sans intermédiaire". Mais pour Libération, difficile de ne pas y voir une offense supplémentaire faite à la cause féministe. "Ce choix de mots semble vertigineux. Soit c’est une formule inventée sous la pression des caméras du 14-Juillet et cela dit en creux qu’Emmanuel Macron n’a pas compris grand-chose des rapports de force entre les hommes et les femmes qui matricent toujours notre société (...) Soit cette formule a été testée et validée par les communicants présidentiels comme une contre-attaque politique - un clin d'œil appuyé à la frange la plus conservatrice de son électorat - et c’est alors une provocation voulue à l’égard des féministes".
Dès l'annonce du nouveau gouvernement, Jean Castex a indiqué sur BFMTV "assumer totalement" la nomination de Gérald Darmanin. Face à la montée de la colère sur les réseaux sociaux, Marlène Schiappa a défendu le président de la République. "Emmanuel Macron est le premier président à ériger l'égalité femmes-hommes, grande cause nationale (...) Oublier tout cela parce que le président utilise l'expression 'd'homme à homme' est ubuesque !", a-t-elle indiqué sur Twitter.
Près de 170 parlementaires de la majorité ont défendu, le 15 juillet, dans une tribune la présomption d'innocence y compris pour le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, une nomination que l'ancienne Garde de Sceaux Rachida Dati dénonce comme les "pires symboles".
Les signataires de cette tribune au journal Le Monde soulignent que "le nouveau gouvernement est l'objet d'attaques particulièrement violentes de la part de manifestantes et manifestants qui dénoncent la nomination de deux ministres régaliens", Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti (Justice), très critique envers le mouvement #MeToo.
Passée du secrétariat d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes à la Citoyenneté, Marlène Schiappa a une nouvelle fois défendu son ministre de tutelle, Gérald Darmanin sur LCI. "Cela veut dire que demain, je peux déposer une plainte contre vous pour viol et que donc vous serez coupable et vous n’aurez plus le droit de travailler ? (...) Cela veut dire que l'on bafoue le principe de justice ?" s'interroge-t-elle.
Interrogée sur la colère des associations féministes sur l'affaire Darmanin, la ministre déléguée à la Citoyenneté finit par s'emporter : "Je suis féministe depuis toujours, toutes mes actions l’ont prouvé. J’étais féministe quand ce n’était pas la mode. Être féministe, ce n’est pas un accélérateur de carrière. J’ai été présidente d’association, j’ai écrit une vingtaine de livres. Je n’ai de leçons de féminisme à recevoir de personne. C’est indécent de poser ce type de questions, ça me touche parce que c’est infondé. Je n’appartiens à personne (…) à aucun parti politique de gauche".
Marlène Schiappa a ensuite ajouté avoir eu une "discussion" avec Gérald Darmanin "de femme à homme" avant le remaniement.
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