C'est un accord présenté comme "historique". Ce samedi 12 juillet, après dix jours de discussions près de Paris, les forces politiques calédoniennes se sont finalement entendues. Ce "projet d'accord" acte notamment un "État de la Nouvelle-Calédonie" inscrit dans la Constitution.
Un dénouement vécu comme un "soulagement" par Sonia Backès, présidente de la province Sud de la Nouvelle-Calédonie. Le territoire français "va très mal depuis les trois référendums qui ont commencé en 2018 et depuis les émeutes très violentes qu'il y a eu l'année passée", poursuit-elle, précisant que l'archipel a "besoin de perspectives et de visibilité". "Cet accord est très attendu par les Calédoniens. Il y a vraiment une peur que la division reprenne, que les violences reprennent, et c'est donc un grand soulagement."
Cet accord signé par toutes les forces politiques du Congrès calédonien (l'Union calédonienne et UNI-Palika du côté des indépendantistes ; les Loyalistes et Rassemblement-LR pour les non-indépendantistes ; Calédonie ensemble et Éveil océanien au centre), ne reporte pas la question de l'indépendance mais permet surtout "de sortir du clivage" que les habitants vivent "depuis 25 ans". "Et d'en sortir de manière un peu définitive, en ayant beaucoup d'autonomie", explique Sonia Backès.
La nationalité fait partie des éléments qui ont été au cœur des négociations. Si la présidente de la province Sud assure s'y être opposée, car c'est "en général un symbole d'indépendance, [...] cela fait partie des éléments de compromis". Mais si les non-indépendantistes ont finalement cédé, c'est "parce qu'elle se tient aux côtés de la nationalité française", poursuit-elle. "Je suis convaincue que ça inscrit de manière pérenne la Nouvelle-Calédonie dans la République tout en répondant à la revendication identitaire des indépendantistes."
Outre la nationalité, l'accord signé prévoit également un drapeau calédonien, un hymne et une devise. "C'est tout simplement une reprise de l'accord de Nouméa", balaye-t-elle.
En revanche, Sonia Backès se félicite que le corps électoral soit élargi. "On avait quand même 40 000 personnes qui parfois étaient nées en Nouvelle-Calédonie, qui étaient arrivées avant 1998 et qui ne pouvaient pas rentrer dans ce corps électoral", explique celle pour qui cette mesure était "un élément fondamental". Ainsi, les personnes présentes depuis 15 ans dans l'archipel pourront prendre part aux votes de 2026. Pour celles de 2031, les élections seront ouvertes à tout électeur présent en Nouvelle-Calédonie depuis 2021.
Mais cet accord a encore un long chemin institutionnel à parcourir, puisqu'il ne sera entériné que lorsque les Calédoniens l'auront adopté. "Il faut d'abord réformer la Constitution, puis modifier la loi organique et consulter les Calédoniens", résume Sonia Backès. Une consultation prévue en février 2026.
Si elle sait que cela sera "difficile", elle se dit "convaincue" qu'en cas de succès, l'accord "changera fondamentalement la vie en Nouvelle-Calédonie". "On vit sans visibilité, avec des inquiétudes permanentes. Et vraiment, si on arrive à aller au bout de ce processus, ça sera salvateur pour la Nouvelle-Calédonie qui vit dans des difficultés majeures depuis trop longtemps", conclut la présidente de la province sud.
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