Après les premières sensations estivales, le froid se réinstalle ce lundi 7 avril matin sur une large partie Nord-Est du pays, avec des températures négatives. De quoi coller au célèbre diction : "En avril, ne te découvre pas d'un fil !" Au plus frais de la matinée, juste après le lever du soleil, on s'attend généralement à des températures comprises entre 0 et -2°C sur le Grand-Est et la Bourgogne-Franche-Comté, 0 à 1°C vers la Picardie, le Centre-Val-de-Loire et l'Auvergne-Rhône-Alpes.
Localement, nous irons plus bas encore, car lorsque l'air est très sec, comme actuellement, l'évaporation accrue près du sol fait encore plus baisser les températures (jusqu'à -3 ou -4°C). Rien d'exceptionnel pour autant, le problème étant que la végétation est en avance cette année, à cause de l'extrême douceur des derniers jours et d'un mois de mars très ensoleillé.
Les bourgeons ont souvent 10 à 20 jours d'avance : résultat, les variétés précoces, comme les abricotiers, les amandiers et les pêchers sont dorénavant sensibles au gel. Dans le Nord-Est, ce sont plutôt les pruniers et les vignes qu'il va falloir surveiller. Si les bourgeons débourrent, autrement dit s'ils sont déjà réveillés et qu'ils s'ouvrent, avec une pointe verte, alors le gel est risqué pour le fruit.
Il faut donc s'intéresser à la température à partir de laquelle le gel est fatal pour les bourgeons. Lorsque celui-ci est ouvert, le seuil de sensibilité est à seulement -2°C, d'où l'inquiétude pour ce lundi matin, mais aussi pour la nuit prochaine. En général, on considère qu'une température de -2°C pendant toute la nuit, ou de -4°C pendant 2h, suffit à brûler le bourgeon : celui-ci devient noir puis tombe, on parle de "gel noir" et le fruit est perdu.
Logiquement, nous n'irons pas jusque-là aujourd'hui en France, mais en Europe centrale et en Pologne, plus de 50% de la production de cerisiers est en danger ce matin, avec des températures qui s'abaisseront parfois sous les -5°C.
Ce phénomène de gel tardif est de plus en plus fréquent : 5 des 7 derniers printemps ont connu de fortes gelées en avril, l'an dernier par exemple, mais aussi en 2021, année terrible, avec jusqu'à -8°C et 2 milliards d'euros de pertes pour les cultivateurs. Avec le réchauffement climatique et le radoucissement des hivers, la probabilité qu'un gel tardif survienne sur des bourgeons ouverts augmente de 60% selon une étude du réseau international World Weather Attribution.
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