"Dix nouvelles rames d'ici 2030 entre Paris et Londres" : comment Trenitalia veut concurrencer l'Eurostar avec un investissement d'un milliard d'euros

Toujours plus de concurrence sur le rail français. La compagnie italienne Trenitalia vient d'annoncer un investissement important d'un milliard d'euros pour mettre en place plus de trains à grande vitesse en France. L'entreprise européenne s'est associée au fond américain Certares qui détient plusieurs agences de voyages dont Havas, Travel et Selectour pour sortir autant de wagon. 

L'objectif de concurrencer l'Eurostar est assumé. D'ici la fin d'année 2029, Trenitalia souhaite relier Paris à Londres via le tunnel sous La Manche. Dix allers-retours de prévus chaque jour, en plus de ceux déjà effectués par l'Eurostar. Une étape de plus dans l'implantation de Trenitalia en France. La compagnie est déjà présente depuis quatre ans sur le Paris-Milan, avec un arrêt à Lyon, mais aussi sur le Paris-Marseille, en comptant toutes les villes étant sur le trajet comme Aix-en-Provence, Avignon, Chambéry ou encore Saint-Jean-de-Maurienne. 

Toujours dans l'idée d'occuper le terrain en France, Trenitalia a annoncé il y a quelques semaines d'avantage de trajets Paris-Lyon. Quatorze allers-retours par jours contre neuf auparavant, équivalent à plus d'un tiers des liaisons entre les deux villes qui seront bientôt opérées par la compagnie. Ce n'est pas le seul concurrent de la SNCF, il y a aussi la Renfe, compagnie espagnole, mais qui n'est présente que sur des lignes transfrontalières (Marseille-Madrid et Lyon-Barcelone). 

La SNCF ne s'inquiète pas de cette concurrence

Concurrent principal à la SNCF, Trenitalia a annoncé près de cinq millions de voyageurs transportés depuis son implantation il y a quatre ans, dont deux millions en 2025. Signe que l'histoire est prévue pour durer, puisque la compagnie souhaite ouvrir un centre de maintenance en région parisienne, prévu dans l'investissement d'un milliard d'euros. L'idée étant d'avoir un garage pour les trains en Île-de-France, afin d'être autonome sur l'entretien et la réparation des rames. 

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Actuellement, une filiale de la SNCF s'occupe des petites urgences, alors que les réparations importantes ont lieu à Milan. Ce centre de maintenance doit permettre d'éviter des pertes de temps. D'autant que dix nouvelles rames seront en circulation d'ici 2030, sur la ligne Paris-Londres. Mais aussi, d'éviter des pertes d'argent en sous-traitant. Un objectif important, puisque Trenitalia est pour l'instant déficitaire sur le marché français. Cette implantation va aussi créer des emplois : une centaine sur le site de maintenance. Idem, sur la nouvelle ligne à venir. 

Malgré la concurrence, la SNCF ne s'inquiète pas. Les voyageurs sont toujours plus nombreux avec une hausse de 4% par an. La compagnie a souligné avoir anticipé l'arrivée de Trenitalia, notamment sur la ligne Paris-Lyon en mettant à disposition des trains rénovés et en créant la business première (Optimum +) dès la première semaine de janvier 2026.

Le prix des billets a baissé de 10%

La SNCF profite aussi de son arme anti-Trenitalia avec plus de Ouigo. L'entreprise française sort sa carte "pas cher" dans La Manche. Le 30 décembre, quelques heures après l'annonce de l'investissement de l'Italien dans l'Hexagone, la SNCF a répliqué en dévoilant des hausses de prix inférieures à l'inflation en 2026 (environ 1%). En octobre dernier, quinze nouvelle destinations Ouigo étaient annoncées. 

En terme de prix, la concurrence permet de baisser les tarifs. Un trajet Paris-Lyon, un jour de semaine en avril, le premier prix en TGV est à 46 euros, contre 23 euros pour Trenitalia, deux fois moins cher. Ce même trajet en Ouigo est proposé à 19 euros. Les grands gagnants se sont les usagers. Une étude de l'autorité de la concurrence des transports a révélé que l'arrivée de Trenitalia sur la ligne Paris-Lyon a fait baisser le prix des billets de 10%.