La France connaît depuis plusieurs semaines, une vague de chaleur et de sécheresse assez importante. Avec des températures bien au dessus des normales de saison, c'est l'ensemble de l'agriculture qui peut être impacté. Ce dérèglement climatique a donc un effet direct sur les plantations et l'agriculture. S'il faisait trop froid, le blé ne pousserait pas non plus. Les plantes sont comme les Hommes, elles aiment la chaleur, mais pas trop, et en ce moment elles ont surtout besoin d'eau. Pour le blé, le mois de mai est synonyme de fleuraison. Les grains apparaissent sur l’épi, qui va lui grossir par multiplication de ses cellules.
Mais pour que tout le processus se fasse correctement, il faut de l'eau et pas trop de chaleur : au-dessus de 25 degrés, le processus s’arrête, c’est ce qu’on appelle l’échaudage. Les grains restent ainsi petits, mal formés, avec peu de sucres et c’est irrémédiable même si le temps redevient plus clément. Cette année, avec cette chaleur et cette sécheresse, on peut s’attendre à des rendements très en recul, peut-être -30%, -40%. D’autres cultures que le blé devraient aussi être grandement impactées !
Difficile par ailleurs d'être optimiste pour les prochaines années. Après une progression régulière des rendements de blé depuis les années 50, on observe un vrai coup d’arrêt depuis vingt ans à cause de ces conditions climatiques défavorables. Le manque d’eau et les vagues de chaleur printanières à répétition ont ainsi fortement perturbé la production de blé. Les rendements des années à venir pourraient ainsi non seulement stagner mais aussi baisser.
Au quotidien, on arrose et irrigue une bonne part du blé produit en France, mais si la sécheresse se prolonge, dans certaines régions, il va se poser des problèmes de ressources en eau. L’idéal ce serait d’obtenir de nouvelles variétés plus adaptées au manque d’eau et à l’échaudage.
Il y a déjà un vrai travail de recherche qui est fait à ce sujet. Une équipe franco-argentine a ainsi déjà mis au point un blé tolérant à la sécheresse. Le génie génétique, transgenèse, CRISPR-CASPR permet d’aller beaucoup plus vite dans l’obtention de nouvelles variétés que la sélection génétique traditionnelle. Le problème, c’est que les Européens ne veulent pas entendre parler d'OGM. Or, il semble bien que l’on s’engage dans une course de vitesse entre le changement climatique et notre adaptation à ce changement climatique. C'est la question de l'autonomie alimentaire à l'échelle de notre pays et de la planète qui se pose ici.
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