On a beaucoup parlé cet été du Japon qui va déverser dans le Pacifique des milliers de mètres cubes d’eau radioactive, provenant de la centrale accidentée de Fukushima. Dit comme ça, c'est inquiétant. Comment le Japon peut-il rejeter en mer de l’eau radioactive ? En fait, si l’on s’inquiète, c’est que derrière ce mot radioactif, qui fait toujours peur, il y a un phénomène physique que l’on connait très mal, la radioactivité. D’ailleurs, il n’y a pas une, mais il y a trois radioactivités : Alpha, Beta et Gamma !
On commence par la dernière, celle de l’uranium, du plutonium, la radioactivité gamma. Quand ils se désintègrent, ces atomes émettent notamment des rayons gamma, des particules de lumières très énergétiques. Pour les arrêter, il faut un mur de béton d’un mètre 30 d’épaisseur, ou bien une vingtaine de centimètres de plomb. C’est donc une radioactivité dangereuse. Quand il traverse le corps de part en part, ces rayons détruisent nos cellules et leur ADN, vous connaissez la suite ! Brûlures, nécroses, cancers etc... Mais ça, c’est la radioactivité gamma, et ce n’est pas la seule.
Parlons de la radioactivité bêta. C’est celle par exemple du petit frère radioactif de l’hydrogène, le tritium. Quand un atome de tritium se désintègre, il émet un rayonnement bêta. Ce ne sont pas des particules de lumière, mais des électrons. Les électrons, c’est plus gros, c’est moins pénétrant, cette fois-ci, une simple feuille de plastique suffit à les arrêter. Donc cette radioactivité bêta est moins dangereuse. Si vous êtes exposé à ce rayonnement bêta, votre peau va l’arrêter. Pour qu’il devienne dangereux, il faudrait que vous avaliez volontairement d’énormes quantités de ce tritium radioactif.
Et c’est lui qu’on trouve dans l’eau radioactive de Fukushima. Lui et uniquement lui. Dans ces eaux usées de Fukushima, on trouve surtout de l’eau normale, H2O, et un peu d’eau tritiée, où un ou deux atomes d’hydrogène de la molécule sont remplacés par du tritium. Et c’est tout ! Tous les autres déchets radioactifs ont été retirés. Et comme on ne sait pas séparer physiquement ou chimiquement l’eau tritiée de l’eau non tritiée, la seule solution est de la rejeter en mer !
Ce n'est pas une première. Ça se fait dans le monde entier. À intervalles réguliers, l’industrie nucléaire rejette des usées tritiées dans l’environnement. À faible dose évidemment, pour éviter tout risque. Voilà pourquoi les Japonais vont y aller progressivement. Il est prévu des rejets, par étapes, jusqu’en 2050, pas plus de 500 mètres cubes par semaine.
Et ce sera sans danger. L’eau tritiée sera tellement diluée que sa radioactivité bêta ne dépassera jamais les 1.500 Becquerels par litre. Désolé de vous embêter avec des chiffres, le Becquerel c’est l’unité de mesure de la radioactivité, mais sachez que 1.500 Becquerels par litre c’est 7 fois moins que la limite fixée par l’OMS pour l’eau potable, qui est de 10.000 Becquerels par litre. Et ici, on parle d’eau rejetée dans le Pacifique, pas d’eau potable. Au bout de quelques heures, le tritium de ces rejets sera indécelable.
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