Inondations dans le Pas-de-Calais : certains habitants quittent les zones menacées avant les nouvelles crues

À Neuville-sous-Montreuil, les maisons des habitants sont progressivement envahies par l'eau. Certains se résignent : ils doivent partir.

Un pompier dans les rues inondées d'Isques, dans le Pas-de-Calais, mardi 7 novembre 2023.

Crédit : DENIS CHARLET / AFP

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La pluie continue de tomber dans le Pas-de-Calais, l'eau monte dans certaines communes. Le département est repassé en vigilance rouge inondations depuis ce jeudi 9 novembre après-midi. De nouveaux débordements des fleuves côtiers sont redoutés, notamment avec la Liane et l'Aa.

Environ 200.000 personnes sont menacées dans les secteurs de Montreuil-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer et Saint-Omer. Les écoles sont fermées dans plus de 200 communes. À Neuville-sous-Montreuil, les habitants se préparent au pire, et certains préfèrent même partir.

C'est le cas de Corinne qui conduit un tracteur, seul moyen de locomotion encore utilisable dans la ville. Elle a trois sacs en plastique à ses pieds, une paire de pantoufles à la main attrapée à la volée avant de quitter son appartement. Elle témoigne : "J'ai pris deux trois affaires et de toute façon, on ne peut pas rester, ce n'est pas possible. J'habite au premier étage, mais je vois mes voisins, leur maison est foutue, il y a de l'eau partout. Ils ont surélevé les meubles, mais est-ce que ça va servir à quelque chose ?", s'interroge-t-elle.

"On est complètement démoralisé"

Tanguy, habitant de Neuville-sous-Montreuil dont la maison est inondée

En face, Tanguy enchaîne les allers-retours chez lui avant qu'il ne soit trop tard. Il essaie tant bien que mal de sauver ses meubles plongés dans 20 centimètres d'eau : "On surélève, on surélève au fur et à mesure. Au début, il y avait 5 cm, après, il y avait 10, après, il y a 20, après, on relève à 30 et arrive un moment où on ne peut plus rien faire. C'est sûr qu'on est complètement démoralisé. Cette nuit, on n'a quasiment pas dormi", explique-t-il.

Dehors, son jardin entouré de parpaings est méconnaissable : "Il y a 70 centimètres d'eau et il est complètement submergé", désespère Tanguy. "On ne sait même pas d'où ça vient. Donc je ne m'attendais pas à ça du tout." Il marque une longue pause, les larmes aux yeux, avant de faire demi-tour, de fermer sa maison. "C'est peut-être la dernière fois que je la vois comme ça", confie-t-il avant de la quitter.

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