L'Ordre national des pharmaciens tire la sonnette d'alarme. Dans son rapport annuel, l'organisme a recensé 366 agressions déclarées en 2022. Verbales, physiques ou vols, ces agressions sont un "phénomène préoccupant" pour le secteur.
"Si le pic de 600 agressions déclarées dans le contexte de la crise sanitaire tend à se résorber, les données traduisent néanmoins une augmentation de 17% par rapport à 2019", avant la pandémie, note l'Ordre dans un communiqué.
D'après les déclarations des pharmaciens travaillant en officine, les violences verbales et physiques représentent 70% des agressions. 8% d'entre elle ont encore un lien avec la crise sanitaire. LOrdre précise qu'en 2021, la part des agressions liées au Covid était de 28%. Les violences verbales et physiques sont "principalement liées à un refus de dispensation", ajoute le bilan.
L'Ordre nationale des pharmaciens précise que 95,8% des agressions subies sont sans gravité. S'il n'y a majoritairement pas de conséquences graves, "ce phénomène d'insécurité touche l'ensemble du territoire national comme en témoignent les 30% d'agressions dans des officines localisées dans des communes de moins de 5.000 habitants", précise le communiqué.
L'organisme appelle tous les professionnels de pharmacie à porter plainte s'ils sont victimes d'une agression. 44% des pharmaciens interrogés ont déclaré ne pas se rendre au commissariat pour procéder à un dépôt de plainte. Les raisons invoquées dans le bilan sont le manque de temps, la peur de représailles ou bien ils estiment que cela n'est pas nécessaire.