Au printemps 1999, quatre Hollandais, deux hommes, deux femmes, sont exécutés dans la superbe ferme qu'ils restauraient. Un massacre dans un coin isolé, à l'abri de tout regard. Des coïncidences troublantes, mais pas de témoignages accablants. Un mauvais profil, mais pas celui d'un assassin sanguinaire. En dépit des interrogations, c'est bien le peintre en bâtiment, Kamel Ben Salah, qui est devenu au printemps 1999 le personnage central d'un épouvantable quadruple crime.
L'un des avocats du suspect évoque un "coupable presque trop parfait" mais la remise en liberté de l'intéressé est refusée. Trois ans après les faits, ce dernier qui travaillait dans la maison, comparait devant la Cour d'assises. Les experts ont recherché dans tous les scellés une trace ADN de l'accusé, mais n'en n'ont retrouvé que sur deux morceaux d'adhésif, mêlé à celui de deux victimes. Pour les spécialistes, impossible de dire si l'ADN du peintre a été déposé en même temps que celui des deux malheureux.
"C'est exactement sur le terrain des hypothèses qu'on conjugue les faits à son encontre, sans se poser la question. Avec la grandeur de la maison, les conditions dans lesquelles les uns et les autres ont été tués, et de se dire : et s'ils étaient plusieurs ?", déclare Maitre Edouard Martial, avocat de Kamel Ben Salah, dans L'Heure du crime.
Le 4 avril 2002, après quatre heures et demie de délibéré, l'accusé est condamné la perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Persuadés que cette fois, les doutes vont l'emporter, Karim Ben Salah fait appel. Il n'a cessé de nier les fait. "Toujours dans la négation", raconte Maitre Edouard Martial, avocat de Kamel Ben Salah. "En disant qu'on l'a traité d'une manière qu'il a difficilement acceptée, mais qu'il est résigné, et que maintenant, il ne lui tarde qu'une chose, c'est retrouver sa liberté et sa place dans la société".
Il poursuit au micro de RTL : "Nous allons présenter en sa faveur une demande de libération conditionnelle". Le 27 février 2003, Karim Ben Salah comparait devant la Cour d'assises d'appel de la Gironde à Bordeaux et à nouveau condamné à la perpétuité et 22 ans de sûreté. Avant que les jurés se retirent, l'accusé s'est levé pour déclarer : "Je comprends bien la douleur des enfants des familles, mais je suis innocent".
- Général François Daoust, ancien patron de l’IRCGN, à l’époque de l’affaire, il était chef de division criminalistique.
- Maître Jacoba de Jongh-Dunand, avocate des parties civiles.
- Maître Edouard Martial, avocat de Kamel Ben Salah.
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