L'enquête se poursuit après l'incendie de la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte du 24 août 2024. Le parquet national antiterroriste a ouvert ce mercredi 28 août 2024 une information judiciaire des chefs d'association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteinte aux personnes, tentative d'assassinats, commise en raison de la race ou la religion en relation avec une entreprise terroriste, dégradations par incendie, détention et transport de produit incendiaire et violences sur fonctionnaires de la police nationale.
À la suite de l'attaque, quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. L'une de ces personnes a été mise hors de cause. Trois personnes ont été présentées à un magistrat instructeur. Le premier, surnommé EHK par le parquet, est mis en cause pour attentat contre la synagogue ainsi que deux personnes de son entourage, deux hommes, âgés respectivement de 28 ans et de 30 ans.
Dans un communiqué, le parquet national antiterroriste a rappelé quelques informations sur ces trois hommes dessinant ainsi un portrait des prévenus. "EHK est un homme âgé de 33 ans, né à Blida en Algérie, de nationalité algérienne, en situation régulière sur le territoire national car bénéficiaire d'un récépissé de demande de carte de séjour, sans emploi sans revenu et occupant sans titre d'un logement du quartier Pissevin à Nimes (30). Il a été condamné à une reprise en octobre 2022 pour des faits de conduite en état alcoolique. Il est inconnu des services spécialisés", précise le parquet.
Après une analyse de son comportement en ligne, il apparaît à la justice que EHK s'est radicalisé dans la pratique de sa religion depuis plusieurs mois et qu'il "nourrit également, de longue date, une haine des juifs, plus spécifiquement focalisée sur la situation en Palestine. Il a enfin fait part à certains de ses proches de son intention d'aller combattre à Gaza".
Dans les semaines précédant les faits, EHK avait acquis une arme de poing et s'était renseigné sur les synagogues de la région et le calendrier des fêtes juives. Il est allé jusqu'à faire des repérages précis sur la synagogue de La Grande-Motte.
Le communiqué du parquet antiterroriste décrit ensuite le déroulé des faits, reconstitués par l'enquête. "Dans la nuit du 23 au 24 août 2024, EHK se rendait seul à proximité de la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte, avec sa voiture, dans laquelle il dormait une partie de la nuit. À 8h21, muni de plusieurs bouteilles en plastique remplies de carburant, d'une hache comportant des mentions écrites de sa main, relatives à la Palestine, à Gaza et au sang des musulmans, et porteur d'une arme de poing, il franchissait, en I'escaladant, le mur d'enceinte de la synagogue. À cet instant, il revêtait un keffieh et se parait, à la taille, d'un drapeau palestinien".
Ainsi équipé, EHK a allumé plusieurs foyers dans le bâtiment et autour de celui-ci. Cinq personnes dont le rabbin se trouvaient lors des faits à leurs domiciles, situés au premier étage du bâtiment.
Après avoir déclenché ces incendies, EHK a "rejoint une de ses connaissances sur un marché du Grau-du-Roi" qui l'a amené jusqu'à Nîmes. Les forces de l'ordre ont rapidement retrouvé le suspect dans un appartement. L'interpellation est décrite par le parquet : "Lors de l'arrivée des forces de l'ordre face à l'appartement occupé par le principal suspect, celui-ci s'est saisi de son arme de poing, qu'il savait chargé de munitions à blanc et donc non létales. Il a tiré à cinq reprises dans leur direction. Il a été blessé en retour par un tir de riposte au niveau du bras et du thorax et présentait une plaie au visage consécutive à l'action d'interpellation."
EHK a reconnu les faits dès sa première audition. "Il a expliqué avoir agi pour soutenir la cause palestinienne, contestant toute intention homicide mais concédant avoir eu l'intention de faire peur. Il entendait, par son action à forte portée symbolique, faire réagir les autorités israéliennes", rapporte le Parquet.
Un juge d'instruction est saisi du dossier et doit se prononcer sur cette mise en examen. Ce sera ensuite à un juge des libertés et de la détention (JLD) de dire s'il suit les réquisitions de placement en détention provisoire. Ces magistrats devront également se prononcer sur le cas d'un homme de son entourage "avec lequel EHK apparaît avoir partagé son projet", et pour lequel le PNAT a requis une mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et une incarcération.
Enfin, le PNAT souhaite qu'un troisième homme qui a convoyé du Grau-du-Roi à Nîmes l'incendiaire présumé soit mis en examen pour recel de malfaiteur terroriste et placé sous contrôle judiciaire.
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