Une madeleine a-t-elle été utilisée comme arme du crime ? Alain J., a-t-il voulu assassiner la retraitée ? C'est ce que va tenter de déterminer le procès qui s'est ouvert devant la cour d'assises de Tours ce mercredi 11 mai.
L'ancien pompier de 63 ans comparaît devant les assises, de mercredi à vendredi, pour l'assassinat d'une nonagénaire dont il possédait la maison en viager. Les faits remontent au 13 mai 2019 lorsque Yvette B., résidente d'une unité Alzheimer d'un Ehpad, est retrouvée morte dans son lit, des morceaux de madeleine dans la bouche. L'accusé lui avait rendu visite quelques minutes avant, et lui avait apporté un paquet de pâtisseries industrielles d'une célèbre marque.
Mais c'est le comportement d'Alain. J qui avait suscité des questions chez le personnel soignant présent ce jour-là, car celui-ci avait verrouillé la porte de la chambre. L'autopsie a mis en évidence un étouffement dû à un corps étranger mais les expertises médico-légales n'ont pas permis de démontrer avec certitude l'intervention d'un tiers dans la mort de la nonagénaire. Cependant, son état de santé ne lui permettait pas de se servir seule.
Alain J. a toujours nié les faits qui lui sont reprochés, ce qu'il a continué de clamer dès l'ouverture de son procès. Selon son avocat, Me Abed Bendjador, son client "vit un cauchemar". "Je n'ai pas peur d'aller aux assises, mais de mourir avant de pouvoir prouver mon innocence", avait écrit le suspect en mai 2021, dans un courrier adressé au journal La Nouvelle République.
"Je viens de faire 1.170 jours de prison. Trois ans d'humiliation, séparé de ma femme. J'espère que la vérité sortira et que mon innocence sera reconnue", a-t-il déclaré calmement lors de l'audience. D'après ses propos durant l'enquête, la nonagénaire était encore en vie à son départ et il a assuré ne pas avoir porté de madeleine à la bouche de la victime.
Mais d'autres éléments sont venus faire douter les enquêteurs. La version des faits de l'accusé a parfois varié et, étant lié financièrement avec la victime par un viager contracté en 1995, il a déclaré aux policiers que la vieille dame serait "morte au bon moment". En effet, cette forme d'achat ne lui permettait pas de revendre la demeure pour se lancer dans un projet immobilier avec sa femme à l'approche de la retraite.
Au moment des faits, Alain J. avait d'ailleurs pris contact avec des agences immobilières dans le but de vendre cette maison et d'acheter un terrain à Bléré (Indre-et-Loire). Il avait également augmenté la fréquence de ses visites à l'Ehpad, lui qui n'entretenait jusqu'alors qu'une relation distante avec son ancienne voisine.
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