Le jeudi 5 novembre 2009, Toni Musulin retrouve ses collègues dans les bureaux lyonnais de la société de transport de fonds Loomis. Le chauffeur n'est pas très bavard, comme à son habitude. Il enfile l'uniforme gris de la maison puis prend bonne note de la feuille de route de la journée. Il va faire équipe avec les convoyeurs Didier Matrundola et Philippe Ferrero, l'un dans la cabine de conduite, l'autre à l'arrière du fourgon Mercedes.
Un transfert de fonds classique, effectué sur un parcours que ces hommes connaissent par cœur, direction la succursale lyonnaise de la Banque de France. Là-bas, ils devront charger des liasses de billets, de 5 à 100 euros, conditionnées en petites plaquettes thermo fermées de un kilo environ.
A la Banque de
France, les deux collègues de Musulin quittent le fourgon pour aller chercher deux sacs
dans une succursale de la Loomis. Un aller-retour de deux minutes. La
procédure exige que le chauffeur reste à bord. D'autant plus que la somme
entreposée dans son dos est monumentale : 11,605 millions d'euros. Quand les
deux convoyeurs reviennent, le fourgon n'est pus là, il s'est volatilisé…
Il est un peu plus de 10h00 et l'alerte est donnée. La Loomis soupçonne aussitôt un braquage et un enlèvement du chauffeur avec la cargaison. Impossible de localiser le fourgon, les deux transpondeurs GPS ont été débranchés. Toni Musulin n'est pas allé très loin. Il s'est garé au bout d'une rue voisine, la rue Montagny. Aucun passant, aucun témoin pour décrire la scène qui suit.
Toni Musulin s'est rendu à la police onze jours plus tard mais seulement 9,1 millions d'euros on été retrouvés. "Lors de son procès, Toni Musulin est apparu plutôt détendu, il s'est assez peu exprimé. On sentait qu'il plaisantait un petit peu, il répondait de manière nonchalante", explique Frédéric Perruche, correspondant RTL à Lyon au micro de L'heure du Crime.
"On sent qu'il n'y a pas moyen de le pousser dans ses retranchements" ajoute Jean-Alphonse Richard. Toni Musulin a écopé de 5 ans de prison, une peine qu'il a purgée aujourd'hui. Les 2,5 millions d'euros manquants n'ont toujours pas été retrouvés.
- Frédéric Perruche, correspondant RTL à
Lyon
- Michel Neyret, ex numéro 2 de la Police judiciaire de
Lyon
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