Surveillante poignardée : "C'est d'abord notre commune humanité qu'il nous faut retrouver", estime Isabelle Saporta

Dans son édito, Isabelle Saporta est revenue sur le meurtre de la surveillante d’un collège de Haute-Marne par un adolescent de 14 ans. Un drame qui s’est déroulé lors d’un contrôle des sacs par les gendarmes.

Les forces de l'ordre devant le collège de Nogent (Haute-Marne) où une surveillante a été tuée par un collégien, le 10 juin 2025.

Crédit : Samuel Goldschmidt / RTL

SURVEILLANTE POIGNARDÉE - "C'est d'abord notre commune humanité qu'il nous faut retrouver"

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SURVEILLANTE POIGNARDÉE - "C'est d'abord notre commune humanité qu'il nous faut retrouver"

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À chaque fois, c'est le même scénario. D’abord la déploration politique qui se décline en parole présidentielle, gouvernementale, de l’opposition. Des mots souvent justes, parfois outranciers, auxquels on est tellement habitués qu’on ne les entend plus, comme le bruit du frigo. À chaque fois la même cellule psychologique. À chaque fois la même minute de silence où nos politiques pleurent leur propre impuissance. À chaque fois, on souligne la défaillance de la prise en charge psychiatrique à l’école. Comment s’en étonner quand il n’y a qu’une infirmière pour 1.600 élèves ?

À chaque fois, le ministre en charge est dépêché sur place. Élisabeth Borne s’y est donc rendue. Elle qui, dimanche, nous disait pourtant qu’il serait bien "d’éviter la surenchère de mesures éculées, qu’on trouve sur l’étagère à chaque actualité dramatique". Une sortie qui a choqué notamment la mère d’Elias tué à coups de machette, une sortie pourtant assez juste.

Mais face à la succession des drames, face à la douleur des parents et l’angoisse de notre société, ces paroles sont inaudibles et une réaction politique immédiate est toujours exigée. C’est justement à l’occasion de contrôles des sacs par les gendarmes que l’adolescent a poignardé mortellement une surveillante. Des contrôles mis en place en réaction à ces drames successifs, pour les prévenir.

Soyons clair : aucune mesure sécuritaire prise en catastrophe ne fonctionnera miraculeusement.

Isabelle Saporta

Ces deux derniers mois, plus de 6.000 contrôles ont été réalisés :186 couteaux saisis, 567 conseils de disciplines, 32 gardes à vue et ça n’a quand même pas suffi. Le Premier ministre annonce un durcissement de la vente d’armes blanches sans que l’on ne sache vraiment comment ce sera applicable. Des portiques à l’entrée des établissements ? Mais ce drame est intervenu hors du collège et les attroupements engendrés par ces contrôles pourraient être ciblés par les terroristes.

Le président, lui, promet d’interdire les réseaux sociaux avant 15 ans. Soyons clair : aucune mesure sécuritaire prise en catastrophe ne fonctionnera miraculeusement. Hélas. Car ce serait plus simple que ce à quoi nous devrons nous atteler pour rétablir le vivre ensemble. Dès la maternelle, il va falloir enseigner une morale commune. Un catéchisme républicain. Tu ne tueras point, tu ne rouleras ni drogué, ni alcoolisé, tu respecteras tes ainés. Tu prendras conscience de tes actes et de la responsabilité sociale qui t’incombe. C’est d’abord notre commune humanité qu’il nous faut retrouver.

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