Les gardiens de prison sont inquiets. La période estivale s'ouvrant, la peur de la montée de la violence dans les prisons grimpe autant que la température. Avec plus de 83.000 détenus pour seulement 62.000 places dans les prisons françaises, et 4.000 postes vacants du côté du personnel pénitentiaire, les fortes chaleurs pourraient, en effet, accélérer l'extrême violence dans les cellules.
C'est ce que présente sur RTL François Fogliarino, du syndicat des directeurs pénitentiaires : "Ce que nous notons depuis le début d'année, c'est la multiplication d'agressions graves entre personnes détenues. Pour vous donner un chiffre, en cinq mois, il y a eu cinq meurtres entre co-détenus sur le territoire."
Dans les maisons d'arrêt, les détenus sont souvent à 3 dans des cellules de 9 mètres carrés. "Tout ce qui pourra permettre de pouvoir réquisitionner ou faire des travaux pour faire des places de prison, je le ferai", a alors rassuré le ministre de la Justice, lundi 30 juin au micro de RTL.
Invité de la matinale, Gérald Darmanin a également lancé une idée surprenante afin de régler le problème de la surpopulation : "Je suis en train de regarder en ce moment des EHPAD qui sont fermés, que je pourrais modifier pour pouvoir très rapidement y mettre des personnes, des détenus. Je vais aussi faire des prisons, on va dire à taille humaine, pour ceux qui ne représentent pas de dangerosité pour l'extérieur."
Le but est donc de regrouper les détenus selon leur degré de dangerosité. Les moins dangereux pourraient être placés dans les anciens Ehpad alors que les narcotrafiquants seraient logés dans des prisons ultra sécurisées à Condé-sur-Sarthe et à Vendin-le-Vieil. Cette dernière doit ouvrir le 31 juillet.
Réquisitionner les Ehpad serait une arme de plus dans l'arsenal développé par le ministre, qui mise aussi sur ce qu'on appelle les prisons en kit. Ces établissements doivent voir le jour en 18 mois seulement pour créer 1.500 places de plus. La première doit ouvrir en octobre 2026, a annoncé Gérald Darmanin, à Troyes-Lavau dans l'Aube.
Il y a aussi cette piste de sous-traiter la détention de certains détenus à des pays étrangers. Mais là encore, ce n'est pas une solution immédiate. Le ministre discute avec ses homologues espagnols et allemands, mais il existe un obstacle juridique de taille, le rapprochement familial. Aujourd'hui, en l'état actuel de la loi, il n'est pas possible d'incarcérer un détenu trop loin de sa famille.
Avec toutes ces mesures, le ministre espère enrayer le problème de la surpopulation carcérale. Cependant, elles ne permettent pas de répondre à l'urgence de l'été très chaud qui se profile en détention. C'est en tout cas ce que pense Wilfried Fonck, secrétaire national du syndicat pénitentiaire UFAP : "Le ministre est en train de meubler la pénurie pénitentiaire avec des cellules modulaires alors que nos établissements sont en train d'exploser, que les personnels craquent et que l'été va s'annoncer bien bien bien brûlant. Quand on entend tout ça, ça sent plutôt le cache-misère."
Plusieurs hauts magistrats et directeurs de prison plaident dans un rapport récent pour les libérations anticipées des détenus en fin de peine, comme nous l'avions fait pendant la période Covid. Selon les informations de RTL, une réunion a même eu lieu à la chancellerie avec des hauts magistrats pour réfléchir à des dispositions pour libérer certains détenus avant l'été.
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