"Sulak" (Amazon Prime) : qui était Bruno Sulak, ce "Arsène Lupin du braquage" dont la vie va être adaptée en film par Mélanie Laurent ?

Jamais de violence, jamais de blessé. Tel était le credo du braqueur Bruno Sulak, aussi surnommé le "Arsène Lupin du braquage". Pendant sept ans, ce cambrioleur inclassable a fait tourner bourrique les meilleurs flics de France, jusqu'à son arrestation mortelle le 29 mars 1985, alors qu'il tente de s'échapper de la prison de Fleury-Mérogis.

Dans L'Heure du Crime dédiée au braqueur Bruno Sulak, Philippe Jaenada, journaliste et auteur de Sulak chez Julliard, revient sur la personnalité de cet homme.

"C'est quelqu'un de très mystérieux, à plusieurs titres. D'abord, c'était quelqu'un d'assez timide, ce qu'on ne dit pas tellement souvent. C'est-à-dire, quelqu'un qui n'était pas un cador. Pas forcément sûr de lui. Qui bégayait un peu et qui pourtant a fait des choses absolument extraordinaires, des braquages d'une audace hors du commun, et qui pourtant était quelqu'un de gentil, de doux", décrit l'écrivain. 

Bruno Sulak laisse derrière lui le scénario d'un incroyable film d'action, rythmé par des braquages à visage découvert, et par ses multiples évasions de prisons. Une vie hors du commun que l'actrice et réalisatrice Mélanie Laurent a décidé d'adapter au grand écran avec son long-métrage Sulak, un biopic prévu cette année sur Amazon Prime Video. 

Le film, tourné en 2023, retrace la vie de cet ennemi public numéro un des années 1980, qui a marqué l'histoire du grand banditisme, mais aussi la carrière du commissaire Georges Moréas, l'ancien chef de l’OCRB (Office central de lutte contre le crime organisé). Au micro de Jean-Alphonse Richard, l'officier partage le souvenir de cet homme qu'il traquait, mais avec qu'il avait noué, en quelque sorte, un lien. 

"J'ai eu l'impression, à un moment, puisqu'il m'a quand même appelé plusieurs fois (...) qu'il avait envie de changer de vie. Je ne veux pas dire qu'il cherchait des conseils, mais un petit peu, quelque part, car dans son milieu, il ne pouvait pas en avoir (...) il avait besoin d'un avis neutre", se souvient le policier. 

Aujourd'hui, le corps de Bruno Sulak repose dans le carré pénitentiaire du cimetière parisien de Thiais.