Le lundi 10 mars s'est ouvert un procès rarissime. Une enseignante était jugée pour harcèlement moral sur trois élèves, parmi lesquels Evaëlle, qui a mis fin à ses jours en juin 2019.
Evaëlle a subi, pendant de nombreux mois, du harcèlement de la part de ses camarades. Mais les parents accusent également sa professeure d'avoir joué un rôle actif dans les mauvais traitements subis par l'adolescente.
Lors de son procès pour harcèlement moral, les faits reprochés à l'enseignante sont nombreux : son refus qu'Evaëlle ait un classeur toute matière pour alléger son sac, comme le préconisait son médecin ; son placement au fond de la classe alors qu'elle portait des lunettes ; ou ce cours de français transformé en douloureuse séance de vie de classe lors de laquelle la jeune fille est confrontée à ses camarades pour échanger sur le harcèlement.
Selon les parents de la jeune fille, l'enseignante n'aurait rien fait pour lui porter assistance et aurait donc joué un rôle actif dans les mauvais traitements qu'elle a endurés. Le mardi 11 mars, 18 mois de prison avec sursis ont été requis contre l'ex-enseignante.
Quand nous avons voulu porter plainte deux fois au commissariat, "on nous a dit : contre un professeur, vous savez, c'est difficile".
Marie Dupuis, la mère d'Evaëlle, dans Focus dimanche sur RTL
La maman de la jeune fille a décidé de porter plainte "pour que ça s'arrête". Elle détaille son combat au micro de Mohamed Bouhafsi dans Focus Dimanche à retrouver en intégralité sur RTL ce dimanche 16 mars à partir de 13 heures. "On savait qu'elle faisait ça tous les ans. On s'est dit : 'nous, il faut qu'on protège les autres enfants'. Il faut qu'on protège parce qu'elle ne s'arrêtera jamais", confie Marie Dupuis, la mère d'Evaëlle.
Du vivant de leur fille, Marie et son conjoint ont essayé de porter plainte à deux reprises contre l'enseignante. "On ne nous a pas cru", dénonce-t-elle. À commencer par le principal de l'établissement pour qui, selon son propre témoignage à la barre, "il était inimaginable qu'un professeur puisse harceler un élève".
"Quand nous avons voulu porter plainte deux fois au commissariat, ce n'est pas qu'on ne nous a pas cru. Mais on nous a dit : 'contre un professeur, vous savez, c'est difficile' et les policiers n'ont pas pris la plainte. On voulait le faire du vivant d'Evaëlle avec l'accord d'Evaëlle, en envoyant le mail au procureur. Et malheureusement, elle est décédée entre temps".
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