Suicide d'Evaëlle : "J'ai toujours été très à l'écoute de mes élèves", se défend la professeure accusée de l'avoir harcelée

Le procès d'une enseignante de 62 ans, accusée d'avoir harcelé Evaëlle, une collégienne de 11 ans qui s'est suicidée en 2019, s'ouvre ce lundi à Pontoise. La professeure, qui nie les accusations, se défend auprès de RTL.

Evaëlle, collégienne, s'est suicidée à 11 ans en 2019

Crédit : Aurelia MOUSSLY / AFPTV / AFP

JUSTICE - L'enseignante jugée pour harcèlement moral sur Evaëlle témoigne sur RTL

00:02:36

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Frappée tous les jours, insultée, humiliée par certains de ses camarades, Evaëlle, 11 ans, vivait l'enfer à l'école selon ses parents. La petite fille s'est suicidée en 2019. Une de ses enseignantes est accusée de l'avoir elle-même harcelée et d'avoir entretenu le harcèlement. Son procès s'ouvre ce lundi 10 mars au tribunal de Pontoise en région parisienne.

Avant sa première audience, RTL a pu recueillir le témoignage de cette professeure mise en cause qui explique avoir été pendant cinq ans, "désignée comme étant la responsable de la mort d'Evaëlle". "Je ne sais pas si vous vous rendez compte de la violence, de ce que ça peut être d'avoir cette responsabilité qu'on vous attribue de la mort d'un enfant. Psychologiquement, ça détruit", confie-t-elle.

"J'ai toujours été très à l'écoute de mes élèves. J'ai quand même travaillé plus de 30 ans à l'Éducation nationale. Je n'ai pas pour habitude de laisser des élèves sur le chemin, que ce soit des élèves perturbateurs, que ce soit des élèves en difficulté", assure-t-elle. "J'ai toujours fait ce métier par passion. Donc ça m'atteint forcément".

Un cours de Français qui change la donne

Le procès de cette enseignante de 62 ans durera deux jours. Il est très rare qu'une enseignante soit jugée pour harcèlement, mais les parents d'Evaëlle estiment que cette professeure à une part de responsabilité dans le suicide de leur fille. Si la jeune fille a longtemps tue le harcèlement infligé par ses camarades, un épisode va changer la donne. Un cours de français qui s'est transformé en séance de vie de classe. Dans le but, selon elle, d'apaiser les tensions entre Evaëlle et ses camarades.

Lors de cet épisode, l'enseignante demande aux élèves d'exprimer leurs reproches à la collégienne qui devait ensuite s'expliquer. Evaëlle finit par pleurer devant toute la salle. Mais la professeure l'intime de répondre aux questions, d'après les récits de jeunes entendus pendant l'enquête. À son retour à la maison, Evaëlle résume la scène à ses parents et dit avoir passé la pire journée de sa vie. Elle change alors de collège et met fin à ses jours quatre mois plus tard.

Des faits similaires sur deux autres collégiens

L'enseignante est aussi accusée d'avoir régulièrement humilié la jeune fille avec des brimades et de l'avoir isolée au fond de la classe alors qu'Evaëlle portait des lunettes. La professeure de 62 ans, au dossier académique, la décrivant pourtant comme expérimentée, sérieuse et dynamique, est interdite d'enseigner pour l'instant. Elle estime ne jamais avoir harcelé Evaëlle.

Elle sera aussi dès ce lundi 10 mars jugée pour des faits similaires sur deux autres collégiens et risque deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.

La rédaction vous recommande