C'est un procès rarissime qui s'ouvre ce lundi 10 mars à Pontoise. Une enseignante est jugée pour harcèlement moral sur trois élèves, parmi lesquels Evaëlle, 11 ans, qui s'était suicidée.
Les faits remontent à juin 2019. Evaëlle a 11 ans quand elle se pend dans sa chambre, dans le Val-d'Oise. Depuis plusieurs mois, la jeune fille était victime de harcèlement scolaire de la part de ses camarades, que sa maman décrira l'année suivante sur RTL. "Tous les jours, elle se prenait une claque sur la tête", explique la mère, ajoutant "qu'il y a eu d'autres incidents physiques et d'insultes".
Selon ses parents, l'enseignante n'aurait rien fait pour porter assistance à Evaëlle et aurait joué un rôle actif dans les mauvais traitements subis par la jeune fille, en particulier pendant une heure de français, qui s'est transformée en heure de vie de classe. Me Delphine Veille, avocate des parents de l'adolescente, parle d'un '"moment terrible", voire "d'apocalypse" pour l'adolescente. "Elle a été placée au milieu de la classe avec l'enseignante et les élèves autour d'elle, sommée de s'expliquer sur les reproches faits par" ces camarades, raconte l'avocate. En larmes, l'adolescente n'a eu comme consolation que les mots de l'enseignante, lui demandant d'arrêter de pleurer.
C'est pour harcèlement moral à l'égard d'Evaëlle et de deux autres collégiens que la professeure comparaît. Il ne s'agit pas d'homicide involontaire, car il n'y a pas de lien établi entre le harcèlement subi et le passage à l'acte de la jeune fille.
L'enseignante, une femme de 62 ans, affirme qu'elle n'a jamais eu l'intention de harceler l'élève. Au sujet de cette heure de vie de classe improvisée, elle explique qu'elle a surtout cherché à trouver une solution pour apaiser les tensions entre Evaëlle et ses camarades. "J'ai essayé à ma façon, peut-être maladroitement, de leur dire qu'il était hors de question que des élèves insultent Evaëlle, ou qu'elle en insulte d'autres, que ce n'était pas le lieu dans un établissement scolaire", se justifie la professeure.
L'enseignante est pour le moment placée sous contrôle judiciaire avec obligation de soins psychologiques, a interdiction d'enseigner et ne souhaite pas reprendre ce métier. Depuis les faits, elle a d'ailleurs déménagé. La professeure risque deux ans de prison : à noter que depuis 2022, une loi créant un délit de harcèlement scolaire a été adoptée par le Parlement. La loi prévoit de punir un harceleur à une peine allant jusqu'à dix ans de prison, mais elle ne peut pas s'appliquer dans ce dossier puisque les faits sont antérieurs à ce nouveau texte. Dans cette affaire, deux autres jeunes sont aussi renvoyés dans le tribunal des enfants pour harcèlement sur mineur.
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