74 morts, des hommes, des femmes, des enfants. Trois massacres au Canada, en Suisse et dans le Vercors, en France, dans un lieu qui s'appelle le "Trou de l'Enfer". Trois tueries délirantes imaginées par la plus sombre des sectes, l'Ordre du Temple Solaire. Leurs morts allaient permettre aux adeptes vers l'étoile de Sirius, havre de sérénité et d'existence éternelle.
Presque trente ans après, la vérité n'a jamais pu être écrite sur les massacres de l'OTS. Les enquêtes criminelles et financières sont restées inachevées, laissant de nombreuses familles de victimes avec leurs doutes. La célèbre famille française, les Vuarnet, s'est retrouvée aux premières loges de la tragédie. Après la première tuerie de 1994, Jean et Alain Vuarnet, père et fils, tombent des nues face aux révélations de Patrick, le deuxième fils et au silence d'Édith, la mère de famille. Tous deux se rendaient à des réunions qui duraient des nuits entières.
Un an plus tard, dans le Vercors, un bûcher engloutit 16 autres personnes, dont l'épouse et le fils du champion Jean Vuarnet. Les cadavres sont retrouvés atrocement calcinés par les flammes et disposés en une étoile censée représenter l'astre solaire. Tous étaient des adeptes de l'Ordre du Temple Solaire et attendaient depuis le dernier massacre d'être "appelés", afin de pouvoir transiter vers l'au-delà et Sirius. Le juge d'instruction de Grenoble, Luc Fontaine, a la lourde charge de remonter la chaîne des responsabilités.
De son côté, la famille Vuarnet n'a jamais cessé de dénoncer une entreprise criminelle.
"Mon père voulait que la justice contrôle les bien-fondés d'une version différente que celles que tenaient les conclusions et de celle qui n'a jamais fait l'objet d'une enquête vraiment approfondie, confesse Alain Vuarnet, fils de Jean Vuarnet, dans L'heure du crime. "Si seulement la justice avait consenti à cet effort, cela aurait contribué à chasser bon nombre de doutes qui torturent encore les autres familles des victimes, en tout cas, pour moi, ça me pose encore problème".
Jean Vuarnet, tout comme son fils Alain, ne croient pas à l'explication du suicide collectif. Cinq ans et demi après la tragédie du Vercors, ils font appel à un expert, Gilbert Lavoué, qui découvre que la terre du bûcher recèle un taux de phosphore anormalement élevé. La thèse d'un lance-flamme est émise par le spécialiste. Auteur des textes fondamentaux de la secte, Michel Tabachnick, est jugé. Ce dernier a toujours démenti la moindre démarche mortifère. En 2001 s'ouvre le procès du chef d'orchestre de la secte, mais est relaxé au bénéfice du doute.
- Alain Vuarnet, fils de Jean Vuarnet, il a préfacé le livre de son père Jean Vuarnet : Ils ont tué ma femme et mon fils – Ordre du temple solaire dans l’enfer d’une secte.
Commentaires