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Scandale dans les Ehpad : après Orpea, des cas de maltraitances signalés dans des Ehpad du groupe Emera

Près de deux ans après le scandale Orpea, une nouvelle affaire plane sur le monde des Ehpad. Plusieurs établissements du groupe Emera sont visés par des plaintes pour maltraitances. Enquête à l'Ehpad La Tournelle, dans les Hauts-de-Seine.

Une personne âgée dans un Ehpad (illustration)
Crédit : LOIC VENANCE / AFP
RTL ÉVÉNEMENT - Les Ehpad du groupe Emera accusés de maltraitance
00:03:44
Agathe Landais - édité par Damien Renoulet
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Un nouveau scandale dans les Ehpad en France ? Le groupe privé Emera fait aujourd'hui face aux critiques de familles de résidents et d'ex-salariés. 

Un cas de maltraitance a par exemple été signalé à RTL, début octobre, au sein de l'Ehpad La Tournelle, à La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine). À notre micro, Leïla (son prénom et sa voix ont été modifiés, ndlr), une aide-soignante qui travaille régulièrement dans cet Ehpad, raconte ce qu'il s'est produit. 

"Quand je suis arrivée, j'ai senti une tension au sein de l'équipe et de la direction. J'ai su par la suite qu'une résidente avait été oubliée. Sa famille pensait qu'elle avait été hospitalisée alors qu'elle était enfermée à clé." Et de poursuivre : "Elle n'a pas bu, pas mangé. Elle n'a eu aucun soin, aucun traitement. Ils s'en sont aperçus au bout de 48 heures." 

Depuis cet incident, "on voit qu'elle a pris un coup physiquement et moralement." La direction s'est excusée, indique la famille, et leur a proposé de leur offrir, pour se faire pardonner, un repas dans un grand restaurant. Très choqués, ils comptent porter plainte

"Ils veulent juste faire du chiffre, c'est vraiment honteux"

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Malheureusement, ce n'est pas la seule famille à dénoncer des dysfonctionnements dans cet Ehpad. Chaque jour depuis deux ans, Annie rend visite à sa mère. "Je ne trouve pas le personnel pour la changer. Ils ne sont jamais dans le service." Et d'ajouter : "Je vais dans la lingerie, je vais chercher des gants, des serviettes, une couche. C'est moi qui nettoie ma mère et ça arrive bien trois fois par semaine."

Récemment, Annie et sa sœur ont par ailleurs retrouvé des médicaments dans les toilettes. "Donc, notre mère ne les prend pas." 


Cette situation n'étonne guère Leïla, une aide-soignante. "Plus les jours passent, plus la direction nous rajoute des missions. On est dépassé. On se débrouille comme on peut." "Des fois, les traitements ne sont pas distribués par manque de temps. On a beau le dire à la direction, on a le sentiment que c'est une histoire d'argent. Ils veulent juste faire du chiffre. C'est vraiment honteux."

Deux ex-directeurs de cet établissement assurent qu'ils étaient pressurisés par la direction du groupe Emera. Le but ? Remplir les lits à tout prix. Ils devaient aussi éviter d'embaucher trop d'intérimaires afin de remplacer les soignants absents.

Nouvelle affaire Orpéa ?

Cette situation ressemble à l'affaire Orpéa (du nom du groupe français leader des Ehpad), déclenchée en 2022 par l'ouvrage Les Fossoyeurs du journaliste Victor Castanet. Deux ans après, les choses ont-elles changé ? Oui, affirment les autorités. Cet été, dans la presse, la ministre des Solidarités Aurore Bergé indiquait que le nombre de contrôles était passé "en moyenne, d'un tous les 20 ans avant l'affaire Orpea à un tous les deux ans aujourd'hui." L'agence régionale de santé d'Ile-de-France, a indiqué à RTL que l'établissement de La Garenne-Colombes avait été contrôlé fin 2021.

Malgré cela, les signalements de maltraitances continuent. Me Pierre Farge est avocat au barreau de Paris. Il représente une famille qui a déposé plainte contre le groupe Emera, début octobre. "Depuis que mon cabinet a été saisi, des appels arrivent tous les jours. Tous témoignent à peu près de la même chose : non-assistance de personne en danger, maltraitance, mise en danger de la vie d'autrui."
 
Selon l'avocat, des dizaines de plaintes ont été déposées. Contacté par RTL, le groupe Emera dément toutes ces accusations et parle de "dénonciations calomnieuses".

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