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Samuel Paty : prison avec sursis pour l'étudiante qui a dit qu'il "méritait" de mourir

"Il mérite pas d'être décapité, mais de mourir, oui" : l'étudiante de 19 ans qui a rédigé ce commentaire a été condamnée à 4 mois de prison avec sursis ainsi qu'à un stage de citoyenneté à effectuer sous six mois.

Un officier de la garde républicaine, avec le portrait de Samuel Paty
Un officier de la garde républicaine, avec le portrait de Samuel Paty
Crédit : Francois Mori / POOL / AFP
Marie Gingault & AFP
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Sur Facebook, une jeune femme de 19 ans avait écrit que Samuel Paty "méritait" de mourir, avant de se repentir. Ce vendredi 23 octobre, le tribunal correctionnel de Besançon a condamné l'étudiante à 4 mois de prison avec sursis pour "apologie du terrorisme".

Jugée en comparution immédiate, l'étudiante en biologie devra par ailleurs effectuer un stage de citoyenneté dans les six prochains mois. Cette dernière avait commenté un article de l'Est Républicain sur la page Facebook du quotidien en écrivant : "Il mérite pas d'être décapité, mais de mourir, oui". L'article annonçait un rassemblement en mémoire de l'enseignant. 

Immédiatement signalé par un internaute sur la plateforme Pharos, ce commentaire avait conduit à l'interpellation de l'étudiante jeudi 22 octobre à l'université de Besançon où elle étudie. Elle a par la suite été placée en garde à vue. "Je regrette d'avoir écrit ce commentaire, je m'en excuse. Je suis contre ce que j'ai écrit", a déclaré la jeune femme devant le tribunal, avant d'ajouter qu'elle avait "effacé le soir-même" son message, rédigé "trop vite" et "sans réfléchir".

Ces messages ne me correspondent pas

L'étudiante de 19 ans

L'étudiante s'est défendue de ne pas savoir les circonstances exactes de la mort de Samuel Paty lorsqu'elle a rédigé ce commentaire. "J'ai fait une très grosse erreur, ces messages ne me correspondent pas", a t-elle martelé avant de préciser : "Je ne suis pas du tout contre le fait qu'il ait montré une caricature. C'est un professeur qui présente son cours comme il le souhaite". Issue d'une famille musulmane, la jeune fille a dit "vivre (sa) religion à la maison" et avoir justement fui la violence en Algérie.

Pour la procureure Margaret Parietti, "nous sommes dans un contexte où on ne peut pas écrire, dire n'importe quoi". Elle avait ainsi requis six mois de prison avec sursis probatoire et 180 heures de travail d'intérêt général contre l'étudiante. "Je veux bien croire qu'il s'agit d'un dérapage, incompréhensible, d'un moment de folie pendant un accès de colère", a néanmoins tempéré la magistrate.

Maître Caroline Espuche, l'avocate de la prévenue, a pour sa part parlé d'une "jeune femme bien insérée" qui "ne regarde pas tellement les infos" et ne savait "pas grand chose de Samuel Paty". L'étudiante de 19 ans était tombée "sur une vidéo du parent d'élève" qui dénonçait l'usage des caricatures de Mahomet par le Samuel Paty lors d'un cours à ses élèves de 4e sur la liberté d'expression et l'avait comprise "comme : 'on se moque des musulmans'", a plaidé l'avocate qui a affirmé que la jeune fille avait fait ses commentaires "sans chercher à se renseigner" et avait  "réagi à chaud". 

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