Après les violences de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), la justice a choisi la fermeté ce mercredi 17 janvier contre trois militants antibassines, condamnés à de la prison avec sursis pour organisation de manifestations interdites. Un jugement qualifié de "politique" par les opposants à ces réserves d'irrigation.
À six mois d'un nouveau rassemblement, le tribunal correctionnel de Niort a suivi quasiment à la lettre les réquisitions du procureur qui avait fustigé le "climat de terreur" dans le département lors d'un procès houleux, dans la droite ligne des manifestations violentes à Sainte-Soline en octobre 2022 et mars 2023.
Porte-parole du collectif "Bassines non merci", Julien Le Guet a été condamné à 12 mois de prison avec sursis et à une interdiction de paraître pendant trois ans à Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres), où se trouve la première des 16 bassines contestées en projet.
"Nous espérions avoir un juge indépendant. Au contraire, nous avons eu un jugement politique avec un juge aligné sur des positions gouvernementales à l'envers du bon sens et de l'urgence climatique", a réagi Julien Le Guet, dénonçant "l'argumentaire clairement pro-bassines du juge".
Julien Le Guet a appelé à "continuer la bataille sur le terrain, sur le plan juridique et politique".
L'homme a ensuite indiqué lors d'une visioconférence de presse faire appel de cette décision comme quatre des huit autres prévenus, d'autres organisations souhaitant soumettre cette décision à leurs assemblées générales.
Parmi ceux qui font appel figurent les membres du collectif Les Soulèvements de la Terre Joan Monga, alias Basile Dutertre, et Nicolas Garrigues, alias Benoît Feuillu, condamnés respectivement à neuf mois et six mois de sursis, avec également interdiction de paraître dans les Deux-Sèvres.
Benoît Feuillu a dénoncé "des peines de bannissement politique" visant "des personnes parce qu'elles auraient pris la parole pour un mouvement". "C'est absolument scandaleux", a ajouté le militant, qui s'était présenté à l'audience comme simple "lanceur d'alerte", niant à l'instar des autres prévenus être l'organisateur des manifestations interdites.
Basile Dutertre, absent ce mercredi, a lui aussi été condamné pour le vol d'une valve de canalisation pour l'arrosage des céréales, à Épannes (Deux-Sèvres) en mars 2022.
Ces mesures d'interdiction de paraître dans les Deux-Sèvres, assorties d'une exécution provisoire, pourraient empêcher ces militants de participer à la prochaine mobilisation contre les "bassines" annoncée en juillet prochain dans un lieu à définir dans le Poitou, juste avant les Jeux Olympiques de Paris.
"Le lieu d'une mobilisation ne se décide pas en fonction des interdictions de territoire de neuf personnes, mais [...] de là où il faudra être pour impacter les projets des bassines", a précisé Benoît Feuillu en visioconférence de presse.
Le tribunal a également prononcé des amendes contre les six autres prévenus pour leur implication dans quatre mobilisations autour des chantiers contestés entre le 26 mars 2022 et le 25 mars 2023.
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