Russie : 12 ans et demi de prison pour l'historien qui avait démembré sa compagne

Oleg Sokolov a été condamné ce vendredi 25 décembre à 12 ans et demi de prison par le tribunal de Saint-Pétersbourg. L'historien russe avait été arrêté en novembre 2019 après avoir tué et démembré une de ses anciennes étudiantes, devenue sa compagne. Cette affaire macabre avait alors rouvert le débat sur les violences conjugales en Russie.

Lors de l'annonce du verdict, la juge Ioulia Maksimenko a enfoncé le clou, indiquant que l'historien "était complètement conscient de ses actes au moment du crime". À contrario, la défense d'Oleg Sokolov a clamé son "désaccord" avec la peine fixée. Toutefois, les avocats de l'accusé ont précisé qu'ils n'avaient pas encore décidé s'ils allaient faire appel ou non de la décision. 

Oleg Sokolov était jugé devant le tribunal de l'ancienne capitale impériale russe depuis début juin pour meurtre et possession d'armes. Le Russe, âgé de 64 ans, avait plaidé coupable. Ce dernier avait été arrêté le 10 novembre 2019 en état d'ébriété. La police l'avait alors sorti de la rivière Moïka où il se trouvait avec un sac à dos. Dans celui-ci se trouvaient deux bras de femme et un pistolet d'alarme. 

Une dispute à l'origine du meurtre ?

Ces morceaux de corps humain appartenaient à Anastassia Echtchenko, une ancienne étudiante du professeur, âgée de 24 ans et avec qui il partageait sa vie. D'autres fragments du corps de la victime avaient été retrouvés plus tard dans un autre cours d'eau.

Rapidement, l'historien avait avoué avoir tué et démembré la jeune femme, toutefois, il avait assuré avoir commis ce meurtre par accident. Oleg Sokolov avait expliqué avoir tiré sur sa compagne pour "mettre fin à un déluge d'insultes" lors d'une dispute, précise l'agence de presse Ria Novosti.

Pour les avocats de la victime il n'y a pas de doute : le professeur d'histoire avait prémédité son acte. Le parquet russe avait requis 15 ans de prison à son encontre. Très réputée, l'université d'État de Saint-Pétersbourg où il exerçait avait été mise en cause pour son inertie. En effet, Oleg Sokolov avait déjà été accusé de violences par une autre de ses anciennes étudiantes.

Une plainte avait déjà été déposée pour violence

Cette jeune femme, qui avait elle aussi entretenu une liaison avec l'historien en 2008, avait porté plainte à son encontre, affirmant qu'il l'avait attachée à une chaise et menacé de la marquer au fer rouge parce qu'elle voulait le quitter, indiquent les médias russes. Néanmoins, aucune mesure disciplinaire n'avait été prise à l'époque.

L'affaire Anastassia Echtchenko a eu un grand retentissement en Russie. Plusieurs associations y ont vu une nouvelle illustration des violences faites aux femmes. En effet, en 2017, et avec le soutien du président russe Vladimir Poutine, le pays a décriminalisé les violences familiales et conjugales dans la majorité des cas.

Selon des chiffres établis par des militantes avant la pandémie, ce sont près de 16,5 millions de femmes qui sont victimes de violences domestiques en Russie chaque année.

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