C'est un système qui perdure depuis plusieurs années dans le sud de la France. Des entreprises de BTP peu scrupuleuses, déposent les déchets de leurs chantiers dans des zones naturelles ou même, dans les jardins des particuliers. Ceux-ci sont parfois même accompagné de produits toxiques comme du mercure ou de l'arsenic.
Le tribunal de Draguignan va alors rendre sa décision ce mardi 14 décembre, dans l'après-midi, dans l'affaire de la "Mafia des déchets". De trois à cinq ans de prison ont été requis contre les prévenus, ainsi que des amendes allant jusqu'à 500.000 euros.
La technique de ces entreprises étaient pourtant bien rodée et se faisait à l'abris des regards. Des sacs de plâtre, du verre mais aussi du polystyrène par tonnes sont au fond d'un jardin. Plutôt que de déposer leurs déchets en pleine nature, ces terrassiers indélicats ciblaient alors des propriétaires privés qui avaient besoin de terre végétale pour leur terrain.
Les malfaiteurs vont sur place et évaluent le terrain, parce qu'il faut qu'il soit intéressant pour eux.
Capitaine Pelligri de la gendarmerie
Une annonce sur Leboncoin et les victimes mettaient alors de doigt dans un engrenage comme l'explique le capitaine Pelligri de la gendarmerie : "Les malfaiteurs vont sur place et évaluent le terrain, parce qu'il faut qu'il soit intéressant pour eux. Un ou deux camions de terre végétale vont arriver pour donner bonne figure évidemment. Dans la foulée, il peut y avoir une dizaine d'autres camions de déchets en tout genre qui arrivent sur le terrain. Là, le particulier n'a plus les moyens de s'y opposer et lorsqu'il essaye, comme c'est arrivé quelques fois, il peut être victime de menaces assez virulentes." explique-t-il.
Menaces de mort, pression diverse,... un marché parallèle contre lequel lutte désormais les enquêteurs. Une opération "Territoires propres" a eu lieu dans plusieurs régions de France il y a quelques jours. En PACA, sur 300 contrôles, 119 infractions ont alors été constatées. Une preuve que le phénomène s'est généralisé.
L'un des enjeux du procès de Draguignan est la réparation ainsi que la remise en état de ces terrains pollués. Pour certains, cela est déjà irrémédiable. L'enjeu est surtout d'éviter que les produits toxiques comme le plomb et l'arsenic infectent les nappes phréatiques.
500.000 euros de consignations ont été requis par le procureur. La réparation est elle, la priorité pour Mathilde Goueffon, juriste de la fédération nationale de l'environnement, qui était partie civile du procès : "Est-ce que les sommes vont bien être prononcées par le juge consigné ? Est-ce que les entreprises et les personnes physiques vont être solvables ? Et comment on va pouvoir réparer les dommages qui ont été causés ?" explique-t-elle.
L'angle mort de la procédure, ce sont les maîtres d'œuvre. Les grosses entreprises et les municipalités, ceux qui ont construit un hôpital, un Pôle Emploi sans se soucier une seconde où finirait ces déchets, ce sont les grands absents de ce procès.
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