La dernière fois que le public l'a vue en 2008, elle était déjà assise dans le box des accusés. Cheveux courts et clairs, visage figé, Monique Olivier n'avait pas apporté de réponses décisives aux questions des familles de victimes qui lui faisaient face. Pas plus que son ex-mari Michel Fourniret, aujourd'hui décédé.
Le couple était accusé de sept meurtres et viols de jeunes filles commis entre 1987 et 2001. Tous deux ont été condamnés à la prison à perpétuité. Incompressible pour Michel Fourniret, avec 28 ans de sûreté pour Monique Olivier. Cette dernière sera, mardi 28 novembre, seule face à la cour d'Assises de Nanterre, où le pôle cold-case a instruit les trois dossiers pour lesquels elle comparaît : Johanna Parrish, Estelle Mouzin et Marie-Angèle Domèce.
Francis Nachbar, qui a été procureur et avocat général lors du procès de 2008 a côtoyé Monique Olivier pendant dix ans. Dès les tous débuts de l'enquête de ce qui deviendra l'affaire Fourniret-Olivier, il raconte dans Les Voix du crime ses soupçons : "On sentait bien qu'il y avait quelque chose derrière la fausse personnalité de Monique Olivier."
C'est elle qui dicte sa ligne de défense à Fourniret
Francis Nachbar
Ce n'est qu'après avoir sonorisé les parloirs qu'elle entretient avec son mari d'alors que les enquêteurs s'aperçoivent du rôle prépondérant qu'elle joue dans l'orchestration des crimes. "On ne s'est pas trompé sur la vraie personnalité de Monique Olivier", se rappelle avoir pensé l'ex-procureur de Charleville-Mézière. "C'est elle qui dicte sa ligne de défense à Fourniret, c'est elle qui procure des alibis et Fourniret, naturellement, s'exécute et il écoute fidèlement les conseils judicieux de sa femme."
Il faut 120 interrogatoires pour que Monique Olivier passe enfin aux aveux. Nous sommes au début de l'été 2004, et Francis Nachbar s'apprête à la rencontrer pour la première fois lors de fouilles organisées au château du Sautou - domicile du couple pendant plusieurs années.
Le procureur général discute avec Michel Fourniret dont il savait la mégalomanie. "Je savais aussi qu'avec Monique Olivier, j'allais être beaucoup plus court parce qu'il n'y avait rien à sortir. Elle était très taisante, très mutique", se rappelle-t-il.
Elle pleurait sur son propre sort
Francis Nachbar
Lors de ces fouilles, les enquêteurs retrouvent deux corps : celui de Jeanne-Marie Desramault, et celui d'Élisabeth Brichet. Au moment de ces macabres découvertes, il se tourne vers Monique Olivier. Elle pleure et lui répond : "Vous avez raison, c'est terrible. Vous voyez dans quelle situation je suis."
Francis Nachbar fait aujourd'hui état de sa sidération. "Le spectacle affreux que l'on voyait de ces gamines martyrisées, enterrées depuis 19 ans, elle s'en fichait royalement ! s'exclame-t-il. Elle pleurait sur son propre sort. C'est quand même assez difficile à encaisser." Lui-même raconte ne pas être sorti indemne de cette affaire, qu'il a suivi jusqu'aux premières condamnations de ce duo machiavélique.
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