Procès Le Scouarnec : quand le FBI alertait sur les activités du chirurgien… sans qu’il n’y ait de réels effets

PODCAST - Le 24 février 2025 s'est ouvert le procès de l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec, 74 ans, accusé de viol et d'agressions sexuelles sur 299 patients. 20 ans auparavant, le FBI avait traqué le chirurgien pédocriminel.

FBI (illustration)

Crédit : MANDEL NGAN / AFP

Affaire Le Scouarnec (1/2) : comment le chirurgien pédophile a-t-il pu échapper à la justice pendant 30 ans ?

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Affaire Le Scouarnec (2/2) : comment le chirurgien pédophile a-t-il pu échapper à la justice pendant 30 ans ?

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Le procès de Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien accusé de viols et d'agressions sexuelles sur près de 300 patients, s'est ouvert lundi 24 février 2025, à la cour criminelle du Morbihan, à Vannes. Pendant plus de trente ans, du début des années 1980 à 2017, le médecin spécialisé en chirurgie digestive aurait profité de son statut pour agresser sexuellement des enfants dans son cabinet, souvent en situation d'hospitalisation et d'anesthésie.

C'est en mai 2017, qu'il est finalement arrêté après le dépôt de plainte d'une mère de famille à la gendarmerie de Jonzac (Charente-Maritime), à la suite de confidences de sa fille de 6 ans, victime d'une exhibition sexuelle de l'ex-chirurgien. Dans les jours suivants, à son domicile, les gendarmes découvrent environ 300.000 photos et vidéos pédopornographiques, des poupées sexuelles et ses "carnets noirs", des journaux intimes cachés sous le parquet, dans lesquels il affirme ouvertement son identité de pédocriminel.

Ce n'est pas la première fois que l'homme a affaire à la justice. En 2004, le Federal Bureau of Investigation, plus connu sous le nom de FBI, repère sa carte bancaire et va mener sa propre enquête sur celui qui, à ce moment-là, exerce en tant que chirurgien viscéral à Lorient (Morbihan). Enquêtes criminelles, revient sur cet épisode marquant, autour de la plus grande affaire de pédocriminalité jamais jugée en France.

Repéré par le FBI et finalement condamné

La même année, le principal service fédéral de police judiciaire américain lance l'opération "Falcon", une enquête qui vise à identifier les consommateurs de contenus pédopornographiques. Les enquêteurs découvrent 2.400 acquéreurs potentiels de fichiers pédopornographiques en France, dont Joël Le Scouarnec. Par le biais de son adresse IP, sa carte bancaire est repérée sur un site pédopornographique russe basé aux États-Unis.

Devant la juge d'instruction, l'homme minimise les faits, en expliquant un contexte socio-familial tendu et dit regretter ses actes. Le mea-culpa de ce chirurgien réputé convainc la juge d'instruction, et les recherches ne sont pas étendues au lieu de travail et dans le bureau professionnel du sexagénaire, qui utilise son propre ordinateur professionnel pour consommer le contenu macabre.

Chez lui, il garde également une armoire fermée à double tour, dans laquelle y figurent de nombreuses poupées. Des éléments auxquels à la justice ne sera donc pas confrontée. En octobre 2005, au tribunal de Vannes (Morbihan), Le Scouarnec est finalement condamné à une simple peine de quatre mois de prison avec sursis, sans obligation de soin, ni restriction ou interdiction d'être au contact d'enfants.

La justice n'informe ni l'hôpital où exerce le médecin, ni le Conseil national de l'Ordre des médecins. Il faudra attendre 15 ans, le 3 décembre 2020, pour que Le Scouarnec soit finalement condamné à une peine bien plus lourde : 15 ans de réclusion criminelle sont prononcés lors de son procès à huis clos, aux assises de Saintes (Charente-Maritime) pour agressions sexuelles sur mineures, dont deux de ses nièces.

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>> Enquêtes Criminelles, c'est le magazine des faits divers sur W9, présenté par Nathalie Renoux. C'est aussi un podcast. Chaque semaine, Jean-Marie Goix raconte une affaire emblématique qui fait ou qui a fait la une de l'actualité.

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