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Affaire Catarina Castro : qui est cette mère de famille condamnée pour avoir tué son compagnon ?

PODCAST - En 2015, à Nîmes (Gard), Catarina Castro, mère de famille sans antécédents judiciaires, tue son compagnon, Badré Fakir, 44 ans. Les témoignages recueillis lors de l'enquête révèlent un quotidien fait de violences physiques et psychologiques. Face aux enquêteurs, elle affirme avoir agi pour sauver sa vie et celle de ses enfants.

Le quartier Pissevin, à Nîmes, où a vécu le couple Fakir-Castro.
Crédit : NICOLAS TUCAT / AFP
PORTRAIT - Qui est Catarina Castro, condamnée pour avoir tué son compagnon ?
00:08:33
Thomas Pierre - édité par Mathieu Isidore
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Nous sommes le 1ᵉʳ septembre 2015. Le corps d'un homme est découvert à moitié carbonisé sous un tunnel ferroviaire, dans les environs de Nîmes. La victime est rapidement identifiée : il s'agit d'un boulanger de 43 ans porté disparu depuis deux jours. Un certain Badré Fakir

L’autopsie révèle qu’il a été drogué au zolpidem, un puissant somnifère. Il a, par la suite, été poignardé avant que son corps ne soit transporté et brûlé. Pour les enquêteurs, tout porte à croire qu'il s'agit d'un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue. Badré Fakir est lui connu des services de police. En tout, sept condamnations pour vol, escroquerie ou port d'armes.

Ce dernier a aussi été impliqué dans une affaire de voitures trafiquées, il y a plusieurs années. Les sœurs de Badré Fakir ne croient pour autant pas en un règlement de comptes. Face aux enquêteurs, Catarina Castro, sa compagne, affirme qu’elle dormait la nuit du crime et n’a aucun lien avec toute cette affaire.

Un amour d'adolescence

Cette dernière n’a que 14 ans lorsqu’elle rencontre Badré Fakir. Le couple vit dans le même immeuble de la cité Pissevin à Nîmes. Celle que l’on surnomme "Cathy " a croisé ce gamin du quartier dans la cage d’escalier de l’immeuble. Sa famille est réticente à l'idée que Catarina emménage avec Badré, mais elle décide pourtant de s’installer avec lui. Ensemble, ils ont quatre enfants, dont Mickaël et Jordan, nés dans les années 90.

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Depuis, les Fakir-Castro ont déménagé et vivent dans une villa avec piscine, dans un quartier résidentiel de Nîmes. Un quartier dans lequel les sœurs Fakir mènent leur petite enquête depuis la mort de Badré. Aux obsèques de leur frère, elles ont fait la connaissance d’une voisine qui vit en face du couple Badré-Catarina. Cette dernière dispose de caméras de surveillance qui pointent directement sur leur maison.

Elle prétend que le soir de l'assassinat, Badré avait rendez-vous et avait quitté le domicile en début de soirée. Les images de vidéosurveillance montrent une autre version : les deux frères, Mickaël et Jordan sont vus en train de charger le coffre d'un véhicule. Très vite, Catarina et ses deux fils sont placés en garde à vue. Face aux enquêteurs, la mère de famille craque, elle reconnaît avoir agi seule le 30 août 2015.

Les aveux et la condamnation de Catarina

Le jour du meurtre, lors d'un dimanche en famille autour de la piscine, l'attitude de Badré se serait dégradée, après un verre de trop. Ce dernier aurait proféré des menaces à la mère de ses enfants : "Si tu ne me tues pas, je te tuerai", aurait-il lancé à sa compagne. Catarina livre aux policiers le récit d'une femme brisée, victime depuis des années d'un partenaire violent.

Le quadragénaire menait une double vie et avait une liaison avec Lila, la patronne de la boulangerie qui l'emploie. Le soir du 30 août 2015, alors que ce dernier est allongé sur le canapé, Catarina Castro dilue discrètement des somnifères dans un verre de lait. Quelques minutes après l’avoir bu, Badré part se coucher.

Catarina le rejoint, l’étrangle à l’aide d’une sangle, puis le poignarde à plusieurs reprises pour s’assurer que son compagnon est bien mort. Condamnée à 12 ans de prison ferme en avril 2021, Catarina Castro a toujours maintenu sa version. Depuis sa prison, elle déclare même : “Je suis enfermée entre quatre murs, mais je suis enfin libre”.

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