Procès Le Scouarnec : "J'ai besoin de savoir ce qui t'est arrivé", l'implore sa sœur à la barre

Au procès du pédocriminel Joël Le Scouarnec, sa sœur a témoigné. Elle est aussi la mère de deux victimes. L'ex-chirurgien jugé pour viol et agression sexuelle sur 299 jeunes patients s'en est même pris à ses deux nièces.

Les enfants se sont confiés à leur mère mais la sœur de l'accusé n'a jamais porté plainte. Cette enseignante prof d'anglais se sent coupable pour toutes les victimes après 1999. Cette année-là, l'une de ses filles lui confie avoir été violée par son oncle, Joël Le Scouarnec. Elle en parle à son frère, l'accusé, dans sa voiture en l'accompagnant à la gare. Il pleure, fume cigarette sur cigarette puis rien.

"Je n'avais pas conscience du mal que je faisais à ma fille en ne portant pas plainte", regrette la mère à la barre. À la cour, elle révèle elle-même avoir été victime de viol adolescente, en dehors du cercle familial. Elle n'en avait jamais parlé avant : "On m'a appris à me taire, à ne jamais faire de vague", analyse-t-elle.

"C'est bien que la honte change de camp. Mais à l'époque, c'était pas du tout ça", tente-t-elle d'expliquer. Aujourd'hui, elle veut comprendre et implore son frère dans le box : "J'ai besoin de savoir ce qui t'est arrivé. Notre père a eu des gestes sur toi ?", demande la femme à son frère, qui lui répond "non" avec persistance. "Je regrette sincèrement", déclare Joël Le Scouarnec.

Sur les bancs des parties civiles, on ne le croit pas.