Procès Le Scouarnec : pourquoi l'ignorance s'annonce difficile à plaider pour son ex-femme

L'ex-femme du chirurgien au cœur d'une nouvelle journée de procès. Ce mardi 25 février marque le deuxième jour du procès de Joël Le Scouarnec devant la cour criminelle du Morbihan. L'ex-chirurgien est jugé pour des viols et agressions sexuelles sur 299 victimes, souvent mineures au moment des faits.

À la barre sont attendus les trois enfants de l'ex-chirurgien ainsi que son ex-femme qui affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari. Celle-ci l'a revendiqué dans les colonnes de Ouest France, quelques jours avant le procès, comme elle l'avait fait à la barre en 2020 lors du premier procès Le Scouarnec, où son ex-mari avait été condamné à 15 ans de réclusion. 

Cette position s'annonce difficile à tenir pour elle aujourd'hui, car plusieurs éléments du dossier judiciaire la contredisent. Une lettre, d'abord, signée de sa main en 2010, écrite à des amis, évoquant à mots couverts le passé du chirurgien. Avec ces mots glaçants : "il fallait parler il y a 20 ans ou se taire à jamais".

Elle, elle semble se taire depuis les années 90, où elle confie à sa propre sœur l'attirance de son mari pour les petites filles, "comme beaucoup d'hommes", dit-elle à ce moment-là. Ensuite, il y a les mots de Joël Le Scouarnec lui-même, en 1996, dans ses carnets. "Elle sait que je suis pédophile", écrit-il. Et enfin, la condamnation de son mari en 2005 pour détention d'images pédopornographiques à quatre mois de prison avec sursis. Elle s'éloigne, ils ne vivent plus ensemble. Il faudra attendre 2023, cependant, pour que le divorce soit prononcé.