"C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de preuves concrètes de ce que je faisais", a concédé Penelope Fillon, à la barre du tribunal correctionnel de Paris. Entendue dans le cadre de l'affaire de l'emploi fictif présumé à l'Assemblée nationale, elle a peiné à justifier de la réalité de ses fonctions de collaboratrice parlementaire auprès de son mari, alors député de la Sarthe.
Le parquet national financier (PNF) venait de lui rappeler les rares traces écrites de son travail. "J'ai toujours travaillé en retrait, en observation", a tenté de se justifier Penelope Fillon, 64 ans, serre-tête noir dans ses cheveux argent.
Pour la défense, elle a réellement exercé auprès de lui le travail d'assistante parlementaire. Pour l'accusation, ils ont détourné plus de 400.000 euros d'argent public entre 1998 et 2002 puis en 2012 et 2013.
Voix posée, léger accent britannique, Penelope Fillon s'évertue à expliquer qu'elle travaillait bien, tout en ne s'intéressant ni à ses salaires, ni à ses contrats. Elle raconte avoir joué "dès le début" le rôle de "relais" entre son époux et "les habitants". Tous deux affirment qu'elle s'occupait du courrier arrivé au manoir de Beaucé - "des dizaines et des dizaines" de lettres hebdomadaires selon François Fillon, "35-40" d'après son épouse - mais aussi de l'agenda local, de "petites revues de presse", de relire ses discours et d'effectuer des "remontées de terrain".
Pour ses premiers pas dans la Sarthe, après l'élection de François Fillon à l'Assemblée nationale en 1981, cette Galloise diplômée de lettres est rémunérée par son mari pour des études ponctuelles aux intitulés nébuleux : "L'aménagement du bocage sabolien", "Études générales", "Organisation du secrétariat"... Qui décidait des thèmes ? "C'est mon mari". De l'argent ? "Mon mari". D'un passage temporaire à mi-temps ? "Mon mari" aussi.
Vous êtes une travailleuse passive, c'est assez surprenant comme concept !", raille l'un des deux procureurs, Aurélien Létocart. Les rapports quant à eux n'ont pas été retrouvés. Les contrats de travail correspondants, si. "Pourquoi ?", demande la présidente, Nathalie Gavarino. "Les rapports, je les ai donnés à mon mari", assure Penelope Fillon.
Pour le reste, à chaque question portant sur l'organisation du travail de ses assistants François Fillon, parfois hautain, souvent irrité, a invoqué la "séparation des pouvoirs". "Je n'ai de comptes à rendre à personne", affirme-t-il crânement.
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